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Message par Invité Ven 21 Déc - 1:24

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L'obscurité enveloppait tout, dissimulant la nature réelle des choses et des individus. Et toujours cette douleur lancinante qui parcourait chaque centimètre de sa peau, tordait chacun de ses muscles, brisait chacun de ses os sans jamais lui offrir le salut du repos tant espéré. Cette douleur il ne l'oublierait jamais. Elle resterait marquée à jamais dans son esprit et dans sa chair, comme la trace laissée par sa trahison. Sa trahison ? Natsume marchait sans voir les passants, ne réagissant pas lorsque certains, pressés et ne regardant pas où ils mettaient les pieds, le bousculaient. Peu d'entre eux prenaient la peine de s'excuser pour leur maladresse mais ils écourtaient leurs paroles en découvrant l'expression sans vie du garçon. Un visage pâle comme la mort et même la couleur rubis de ses prunelles ne réchauffaient pas le regard terne qu'il leur lançait. Depuis combien de temps errait-il dans la ville ? Il ne le savait pas, il ne le savait plus. Les événements s'enchainaient bien trop rapidement pour lui. Il n'était même plus en mesure d'affirmer qui il était. L'étudiant connu sous le nom de Natsume Kageya ? Ou bien l'ennemie jurée de l'humanité, la sombre Elisabeth ? Il y a encore quelques mois, il était un jeune homme, certes perturbé mais qui croyait encore en la possibilité d'un salut. Mais il avait découvert ce qu'il était capable de commettre, il n'était pas capable de lui résister... Il, elle avait commis des atrocités. Des atrocités qu'on lui faisait payer aujourd'hui. Pourquoi... ? Qu'avait-il fait... Pour qu'elle le haïsse à ce point ? Maria... Elle avait tant de haine dans le regard... Ce soir là... Elle qui avait promis de le tirer d'un mauvais pas et d'un seul pour le sang qui lui avait offert à l'ombre des arbres du parc. Elle l'avait confondu, il n'était pas Elisabeth ! Mais comment prouver son innocence après de tels gestes de sa part ? Tout ce qu'il voulait au fond de lui, c'était lui venir en aide, l'aider à croire en autre chose que cette haine vouée à la ville entière. Il voulait la sauver elle aussi. Quel être pathétique il faisait ! Incapable de se sauver lui-même et il espérait encore pouvoir venir en aide à d'autres ? Qui plus est une vampire certainement âgée de centaines d'années ? Alors que lui n'était qu'un faible humain sans pouvoirs.

Le caractère sarcastique de ses propres pensées lui dessina un horrible rictus sur les lèvres. Il s'arrêta soudain au milieu du trottoir, sans risque d'être percuter par un passant cette fois et tourna lentement la tête sur sa droite. La vitre du magasin d'électroménagers lui rendit son reflet, à peine plus convaincant qu'il ne l'était lui, en réalité. Si Natsume avait eu le recul nécessaire pour analyser sa situation, il aurait trouvé quelques similitudes entre son lui de maintenant et Vegeo lorsqu'il l'avait rencontré par hasard dans ce champ de ruines. Mais loin de lui arracher un sourire, cette pensée, si elle lui avait effleuré l'esprit, aurait ramené avec elle d'autres souvenirs encore plus sombres. Pourquoi ne comprenait-il pas la réaction de Maria ? Il connaissait la nature de la Darkness. Par sa faute, il avait tué... Il pensait peut-être pouvoir apprendre à vivre avec ce fardeau sur la conscience ? Il savait que cela arriverait. Mais il s'était montré trop présompteux en pensant pouvoir l'accepter et faire face. Il était trop faible... Encore une fois ce triste constat... Son regard redescendit jusqu'à ses mains. Encore aujourd'hui, il pouvait revoir clairement chacune des trainées sanglantes laissées par les meurtres de ces hommes. Il pouvait sentir l'atroce douleur se répandre partout dans son corps. Les mots de la vampire repassaient en boucle dans sa tête. Allait-il...devoir endurer cela jusqu'à la fin de sa vie ? Lentement, comme redoutant de contempler à nouveau le triste spectacle qui l'attendait sur la vitre, le regard rubis chercha son reflet mais cette fois-ci, ce fut l'horreur qui y apparut. Une seconde silhouette. De longs cheveux blancs. Un regard sanglant où ne luisait plus aucune humanité. Elle était encore là, près de lui, elle le hanterait pour toujours. Comme un écho à ces pensées, l'ombre de la Darkness esquissa un sourire mais de ceux chaleureux que l'on réservait pour les retrouvailles. Un rictus tordu, une invitation à basculer de l'autre côté du miroir. Dans les ténèbres et la folie.

Le jeune homme hurla et se recula vivement, voulant fuir cette chose qui finirait par le rendre fou. Il bouscula plusieurs passants au passage mais ils n'avaient que peu d'impact dans le monde dans lequel se trouvait Natsume à ce moment précis. Ce fut un poteau qui arrêta sa fuite en marche arrière, sans lui il se serait certainement pris les pieds dans quelque chose pour s'étaler de tout son long sur le dos. Le choc le ramena dans le monde réel et la douleur parcourut sa colonne vertébrale. Etrangement, c'était presque agréable comparé à ce qu'il avait dû endurer auparavant. Le métal froid toujours contre son dos, il reprit peu à peu ses esprits. L'ombre de l'entité s'était volatilisé, il avait rêvé ? Il faisait jour, de telles hallucinations n'avaient pas lieu d'être ! Ou alors... Son influence s'étendait plus loin qu'il ne le pensait ? Est-ce que les derniers incidents avait élargi la maitrise de la Darkness sur son esprit ? Lui faisant voir ce qu'elle avait envie qu'il endure ? Bientôt, l'attention des passants sur lui se dissipa, aussi rapidement qu'il l'avait suscité avec son hurlement. Il était tellement simple de passer inaperçu dans cette ville. De mourir au détour d'une ruelle, sans que nul ne s'en aperçoive. Il aurait dû en avoir conscience, lui qui était plus que quiconque, concerné par une mort éminente. Qu'elle soit spirituelle ou physique. La mort ? L'étudiant se redressa lentement, prenant appui contre ce poteau salvateur. Oui, c'était une solution envisageable. Mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, il sentit un froissement dans l'une des poches arrières de son pantalon. Il tira à lui la petite carte que lui avait donné Danaliel. Sa gorge se noua lorsque ses yeux parcoururent les quelques lettres inscrites dessus. Sa remarque à propos de l'effet. L'approbation amusée du lycan. Plus que jamais il avait besoin de le voir, il avait besoin de se confier même si le regard de son ami sur lui devait changer à jamais après ça. C'est avec une extrème lenteur qu'il composa le numéro de la boite de nuit. Ce n'est que plusieurs minutes après que le bip eut retentit à ses oreilles que le garçon se souvint qu'elle devait certainement être fermée à une heure pareille. Il n'était que 17h après tout. Pourtant, avec un peu de chance... Son coeur manqua un battement quand un nouveau bip se fit entendre, marquant le début de la mise en relation. A sa grande surprise, ce fut une voix féminine qui décrocha. Danaliel ne lui avait-il pas affirmé être le gérant de la boite ?

« Allô ? » répéta t-elle avec une pointe d'agacement dans la voix.

« Euh oui, bonjour est-ce que je pourrais parler à Danaliel s'il vous plait ? »

Demander à parler directement à la personne qui était probablement son patron en la désignant uniquement par son prénom laissait un peu à désirer quand on ne souhaitait pas se voir refuser sa demande. Maintenant qu'il y repensait, il ne connaissait du lycan que son prénom... Il n'avait jamais songé à l'interroger sur son passé même si au fond de lui, il supposait que c'était une bonne chose qu'il ne l'ait pas fait. Chacun avait droit à ses secrets...

« Je regrette mais personne de ce nom est employé ici. »

Natsume ne l'entendit même pas poursuivre avec de brèves formules de politesse. Ce n'était pas possible... Le lycan ne travaillait plus dans cette boite ? Pourtant il lui avait assuré qu'il pouvait le contacter à n'importe quel moment avec ce numéro... Il lui avait promis d'être présent si jamais le pire survenait... Pas de se volatiliser comme la fumée dans l'air ! Il resta simplement debout, immobile, dévasté de se retrouver seul. Le son des bips marquant la fin de la communication retentit à ses oreilles mais il ne l'entendait plus. Machinalement, il coupa son portable, le remit à sa place dans la poche avant de son sweat, suivi de la carte de visite roulée en boule. Puisque l'homme avait disparu, il ne pouvait compter que sur lui-même désormais. Et il avait pris sa décision. Il n'était pas en mesure d'affirmer si ce serait la bonne ou la mauvaise mais il irait jusqu'au bout cette fois. Sans un avertissement, il pivota sur lui-même et traversa soudain la route. Il perçut vaguement les coups de klaxon et les cris des passants témoins de la scène mais cela lui importait peu. Il avait un autre combat à mener. Natsume ferma les yeux.

Message par Invité Ven 21 Déc - 18:58

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Il faisait jour, mais j'avais pourtant décidé de sortir. Enfin, j'y étais bien obligée, car il avait fallu que j'aille bosser au bar. J'avais donc enfilé ma tenue de serveuse, par dessus laquelle j'avais passé un manteau noir. J'avais chaussé une paire de baskets montantes et étais partie vers le rad où je devais taffer jusqu'à une heure de l'après-midi. Autant vous dire qu'entre l'heure qu'il était actuellement ( j'ignorais l'heure exacte, à vrai dire) et celle où je me barrais enfin de ce nid à pochtrons, j'avais eu mon lot d'insultes, de bagarres et de gerbe tout le temps que dura mon service, comme tous les jours.
La routine d'un travaill presque dégradant, alors qu'à l'étage se trouvait la crème de la crème de la ville, avec qui je me serais fait un plaisir d'aller faire la fête. Malheureusement, encore aujourd'hui, j'étais coincée au rez-de-chaussée avec tous les bourrés du coin. Nettoyer les verres, préparer les boissons, les amener à ce qui ne ressemblait même plus à des clients... Envoyer un ou deux verres de sangs à des suceurs qui avaient squatté le comptoire. Quelle journée de merde, ma parole ! Autant vous dire que je fus heureuse de me tirer de là, laissant aux autres serveurs la bande de dégingandés qui rampait déjà par terre. Quand je passais la porte, la lumière du soleil m'éclata les mirettes. Putain de journée, vraiment... Il fallait que je bosse un jour où il faisait beau.... Quel ennui, nan mais vraiment ! C'était navrant, mais à un point...

Je passais devant les vitrines des boutiques, où une foule de badaux c'était rassemblée. Ca naviguait comme dans une fourmilière à cette heure si, et à l'approche des fêtes de fin d'année, les gens faisaient les boutiques pour préparer leurs minables soirées. J'appréciais la musique, mais passais volontiers le moment des présents. J'aimais faire la fête, mais pas comme ça. C'était lamentable, une fête avec des humains, surtout s'ils étaient aussi ruinés que mes clients. Les voir glisser sous la table tellement ils étaient saouls me donnait plus envie de dégueuler que de les voir bousiller mon tablier. Alors que les annonces de fin du monde, qui m'enthousiasmait plus que tout, se révéla une splendide supercherie, je me disais que ma journée ne pouvait pas être pire.
Je ne remarquais pas tout de suite l'étrange spectacle qui s'offrait pourtant généreusement à mes yeux de créature de la nuit. Un jeune homme, humain à première vue, au regard délicieusement sanguin, marchait maladroitement sur le trottoir d'en face, se faisant bousculer sans merci par les passants. Il s'arrêta soudain devant une vitrine, contemplant son propre reflet, qui devait lui faire pitié à tel point qu'il se mit à hurler. Un rictus malfaisant se dessina sur mes lèvres. Il partit à reculon, jusqu'à se manger un poteau, qui le stoppa dans sa fuite. Pas de bol. Je sentais presque dans mon dos la sensation agréable du métal refroidi par l'hiver dans mon propre dos, sur ma propre peau. Je m'apperçus alors que le regard du jeune homme était terne, vide, comme déserté par la joie de vivre qui animait tous les crétins qui marchaient vivement, en chantant ou simplement en écoutant de la musique, à côté de lui.

Je voyais bien le choc entre lui et les autres. Je sentais presque d'ici les ondes mornes et mortifères qui émanaient sombrement de son corps, mais aussi de son esprit. Il était embrumé, mais j'ignorais bien pourquoi. En tout cas, son comportement me plaisait beaucoup, et je me dirigeais vers lui, quand il choppa son téléphone portable. J'attendis alors finalement sur mon trottoir, alors que je m'apprêtais à traverser la chaussée. Je tendis l'oreille, essayant de percevoir ce qu'il disait, mais je n'étais pas l'une de ses sangsues... Des fois, j'enviais ces cadavres vivants. En effet, même mon côté démon ne me permettait pas d'entendre cette maudite conversation. Mais ce qui était sûr, c'est que je ne m'attendais pas à ce qui suivit.
Il raccrocha morbidement l'appareil, le fourrant, ahuri, dans la poche avant de son sweat. Il s'interposa alors à la route d'un véhicule passant parmi l'agitation ambiante. Il était hors de question que je le laisse faire. Il avait visiblement une importante part de ténèbres en lui, il n'était pas question que je laisse cette source d'inspiration se faire détruire, sans y avoir puisé avant ! Je me faisais alors littéralement pousser des ailes, et m'envolais avant de piquer vers la route, de choppais le gamin en vol alors que la voiture dérapa en tentant de freiner et allais me poser de l'autre côté, sur le trottoir où il se tenait prostré peu de temps avant, devant la même vitrine. Je n'avais pas pensé au fait que mon reflet serait démoniaque, et susceptible d'effrayer le jeune homme, sans me douter que c'était precisément ce qui lui avait foutu les jetons un peu plus tôt:

-Si tu as des idées noires, je peux t'aider. pas la peine d'en venir à de telles extrêmités, mon brave ami !

Je lâchais le jeune homme, rangeant mon armada de plumes noires d'ange des ténèbres. Je repris alors une allure parfaitement humaine. Ce type allait bien me plaire, surtout s'il avait des envies aussi suicidaires ! Mais je ne savais pas qui il était vraiment, et les vraies motivations qui l'avaient poussé à en venir à une telle idée. Je l'avais sauvé, même si mes intentions n'étaient pas désintérressées, mais s'il cachait quelque chose de plus énorme que ce que j'avais cru ? Ca promettait alors d'être encore plus intéressant que ce que j'avais cru ! Cette part d'ombre qui semblait dormir chez ce jeune garçon me fascinait déjà, et je sentais que ça n'était pas fini. J'avais peut-être trouvé le pantin parfait, qui me nourrirait comme il le fallait. Juste avant que je ne lui donne ce qu'il avait cherché à l'instant. Le repos, ou la torture, éternelle. Car la mort ne libérait pas des tourments, contrairement à ce ue pensaient la majorité des gens, mais nous y emprisonnait jusqu'à la fin de temps. Croyez-moi, je l'avais vécu, et ce n'était pas beau à voir. La différence, c'est que lui resterait dans le royaume des morts pour l'éternité, et c'était peurt-être même encore pire que ce que je vivais. Je ne comptais pas le libérer de tout ça,loin de moi cette idée, mais en tirer profit, comme tout bon Darkness. Cette souffranche m'ouvrait l'appétit, mais je sentais aussi qu'elle pourrait subvenir à mes besoins, pour règler ce manque.

Message par Invité Ven 21 Déc - 22:27

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A cet instant, tout aurait dû se terminer. A moins que cela ne soit que le début d'un nouveau combat ? Avant même qu'il ne se jette sur la chaussée, l'étudiant avait eu le temps d'apercevoir du coin de l'oeil, le camion arriver sur sa gauche. Pour une raison qui demeurait inconnue, l'apparition de cette silhouette de métal avait dessiné l'ombre d'un sourire sur les lèvres du garçon. Quelque part au fond de sa conscience, tandis que le temps défilait au ralentis, il se posait toujours cette question. Voulait-il réellement mourir ? Avait-il perdu toute envie de se battre contre l'entité ? Avait-il enduré tout cela en vain ? Pour finalement abandonner au dernier moment ? Il allait enfin rencontrer pour de bon cette chose, la Darkness à l'origine de ses tourments. Et qu'adviendrait-il ensuite ? Il n'osait se l'imaginer. A quoi bon essayer de deviner ce que nous réservait le futur... Au final, il ne restait rien. Seule la mort et le vide. En bon lâche qu'il était, il ne réussit même pas à regarder la mort en face. Les yeux clos, il attendait. Ces ténèbres éphémères seraient bientôt infinis. Il lui suffisait de patienter, encore un peu... Mais le choc ne vint pas. La mort était-elle indolore à ce point ? Cette perspective lui donna presque envie de revenir de l'au delà pour annoncer cette fausse bonne nouvelle. Que tous ceux et celles qui hésitaient à franchir le pas, par peur de la souffrance avant la délivrance, que ces personnes sachent qu'ils ne craignait rien. Le suicide n'était rien de plus qu'une étape supplémentaire. Non... Quelque chose clochait. Son corps prenait soudain de l'altitude. Etait-ce cette fameuse montée de l'âme vers le prétendu paradis ? Pourtant il sentait encore le poids de son corps et ses deux bras qui l'avaient attrapé. Non, il n'était pas mort ! Natsume ouvrit les yeux et ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se passer. Quelqu'un lui avait évité l'accident ? Mais qui parmi ses nombreux passants ? L'être humain n'était pas connu pour se préoccuper de ses semblables, à moins que lui-même ne soit concerné par le problème. Le garçon gisait à présent sur ce même trottoir qu'il avait quitté quelques minutes auparavant. Un peu plus loin sur sa gauche, le camion, qui avait tenté de l'éviter en freinant brutalement, avait poursuit sa course pour finir par se renverser sur le flanc droit, s'étalant de tout son long sur le trottoir opposé. L'étudiant fut pris de tremblements incontrôlables. Ce spectacle... C'était de sa faute... La conséquence de son égoïsme... Y avait-il des victimes ? Des blessés ? Et le conducteur ? Une voix de femme à ses côtés le ramena soudain dans la réalité.

« Si tu as des idées noires, je peux t'aider. pas la peine d'en venir à de telles extrêmités, mon brave ami ! »

Natsume tourna lentement la tête vers elle et il eut tout juste le temps de voir les ailes noires avant que sa mystérieuse interlocutrice ne les fasse disparaitre. Etrangement, il n'éprouva nulle crainte ou terreur à la vue de ces ailes. La première chose qui lui vint à l'esprit, c'est que c'était sans nul doute possible, cette femme qui l'avait sauvé. Et il éprouvait un drôle de sentiment à son égard. A mi-chemin entre la gratitude et la colère. Un être humain normal, qui venait de frôler la mort, aurait remercié l'inconnue sans demander son reste. Mais dans le cas de l'étudiant, il avait souhaité en finir, pas qu'on vienne l'empêcher de commettre l'irréparable ! Plus le temps passait et plus il comprenait que cette solution était la seule qui lui restait. Il ignorait ce qu'il en résulterait au final mais il devait la saisir. Une dernière fois... Le garçon observa sa sauveuse sans un mot. Ce n'était pas qu'il n'avait rien à lui dire en retour mais il n'était certain de comment il devait réagir. Son geste n'était pas le fruit du hasard ou né d'une vulgaire pulsion. Natsume n'avait pas envisagé de survivre après cela, il se retrouvait dépassé par les événements, à commencer par savoir quoi penser et faire. Finalement, ses pensées se rattachèrent à ce qu'elles supposèrent être un élément concret: les fameuses ailes noires. Qui était cette femme ? Elle ne pouvait pas être humaine ou bien était-elle une sorte de mage ? L'étudiant se rendit compte qu'il était bien ignorant sur le sujet, la magie ne l'attirait pas plus que cela, il en supportait bien assez dans son quotidien pour s'en rajouter à côté. Et pourquoi noires ? Le doute fit enfin son apparition dans l'esprit du garçon. Ce n'était pas une couleur anodine, même à ses yeux. Pourtant quelques soient les réelles intentions de cette personne ainsi que sa nature profonde, elle venait de lui sauver la vie. Elle prétendait pouvoir l'aider. Qu'entendait-elle par là ? Elle ne savait rien de lui... Tout comme il ne connaissait rien d'elle et de ses motivations pour l'avoir sauver. Mais ce n'était pas comme si mourir de ses mains lui importait vraiment n'est-ce pas ?

« Je... Qui êtes-vous... ? » finit-il par demander voyant bien que son mutisme laissait perplexe son interlocutrice.

C'est le moment que choisit le véhicule accidenté pour prendre feu. Natsume sursauta et reporta son attention sur le camion. Il n'avait aucune idée de comment il avait bien pu s'enflammer ainsi mais le mal était fait. La rue prenait des allures d'une scène extraite du dernier film de James Bond. Les effets en moins. Sur ce coup là, les flammes étaient bien réelles et menaçaient la vie du conducteur, toujours resté à l'intérieur de la cabine. Sans s'en rendre compte, l'étudiant avait fait quelques pas en direction du camion avant de s'immobiliser. Il n'y avait plus aucun risque de traverser la chaussée maintenant, la circulation sans fin des voitures s'était interrompue d'elle-même, comme répondant à un instinct de survie invisible. La culpabilité refit surface dans le coeur du garçon. Tout ce qui arrivait maintenant était de sa faute. Si seulement il n'avait pas traversé. Si seulement il s'était montré un peu plus fort. Si seulement il avait pu joindre Danaliel. Si seulement... Le flux de ses pensées se coupa net. Avec des si on refaisait le monde à sa façon. Ce qui était fait, était fait. Il ne pouvait pas s'excuser pour les dégâts provoqués par son geste ou simplement le regretter. Mais il pouvait au moins éviter le même sort à cet homme innocent. Il le devait. Mais où trouver le courage et la motivation ? Il n'en avait plus depuis longtemps à présent... Il pouvait seulement se contenter de regarder le feu se propager le long du camion. Ce n'était qu'une question de temps avant que les flammes n'atteignent le moteur et l'essence... La suite, vous vous en doutez bien...

« On doit... faire quelque chose... n'importe quoi... » murmura t-il à lui-même.

Malgré ces mots qui incitaient à passer à l'acte, son corps lui, demeurait figé. Etait-ce seulement dû à son manque de volonté ? Ou bien... L'effroi le saisit. Souhaitait-il au fond de lui que cet homme meurt ? Non... Il n'en avait pas le droit. Il ne le voulait pas ! Pourquoi... Pourquoi hésitait-il à ce point ? Avant il ne serait même pas posé la question et aurait agi de suite. Et aujourd'hui... ? En quoi aujourd'hui était-il différent d'hier ? Il ne comprenait plus... Il ne se reconnaissait plus... Il avait déjà causé la mort d'innocents. Il portait ce fardeau sur la conscience. Un de plus, un de moins. Qu'est-ce que cela changeait au final ? Natsume sentit ses épaules s'affaisser. De résignation ? Peut-être bien...

Message par Invité Dim 23 Déc - 10:20

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Alors que j'avais ramené le jeune garçon sur la terre ferme, je ne m'attendais pas à ce que le camion, qui avait manqué de peu de le renversé, se retourne sur le flanc. Mais je m'attendais encore moins à ce qu'il se mette à brûler. Le jeune homme se rapprocha de quelques pas, à mes dépends. Je posais mon bras sur son épaule, le retenant. Je ne pouvais pas le laisse entre là-dedans, pas après l'avoir sauvé. En plus, cette aura qu'il dégageait me filait les crocs. Je sentais que j'allais devoir y aller. Pas pour moi, pour le jeune homme. Pour que j'aie sa confiance, et que je puisse "l'aider". J'ordonnais à l'humain de m'attendre, alors que, dans une nouvelle explosion, le camion s'enflammait.

Je sortais de nouveau ma paire d'ailes, courant vers l'engin de fer. Je montais sur le flan du camion en l'escaladant plutôt aisément, devant éviter les flammes. Je tirais sur la poignée de la porte, enlevant le battant de ses gongs. Le conducteur était tombé dans les pommes, et il n'avait pas réussi à détacher sa ceinture. Je m'en occuppai à sa place, mais ça n'était pas évident, car le retournement du camion avait endommagé le mécanisme. Je l'explosai à coup de poing, et embarquai le chauffeur sur mon épaule. Je m'envolai, l'homme dans les bras. Mais je fus secouée par une autre explosion, signe que les flammes avaient atteint le réservoir, et les perturbations dans l'air m'envoyèrent rouler au sol, alors que les badauds étaient béhats devant la scène. Durant ma chute, je veillais à protéger l'homme, pour éviter que ses os ne se brisent sous le choc.

Quand ce dernier vint, il me tira un rictus malfaisant. J'avais achevé ma mutation, histoire d'être plus forte et de m'éviter à moi-même de me briser le squelette. Je commandais aux passants d'appeller une ambulance, histoire de sauver le pauvre gars que j'avais sorti de son engin de malheur. Je me relevais su mes pieds, tanguais vaguement, puis me dirigeais vers le garçon. Je déffroissais mes plumes, avant de les ranger. Mais j'avais gardé mes yeuxx noirs et mes cheveux de la même couleur. J'avais gardé ce pendentif, que je savais changer de forme si je le voulais. Mais pour l'instant, cette épée ne me servirai à rien, car je doutais d'avoir la confiance total du jeune humain.

Il se posait d'horribles questions, se disant que tout ça était de sa faute, que rien ne se serait produit s'il n'avait pas traversé cette route. Mais de toute façon, ce qui devait arrivé était écrit. Et puis, c'était quand même un peu vra, s'il voulait offrir sa vie en sacrifice, il y avait des moyens de le faire sans entraîner des gens avec lui. Et puis, vint le tour des questions sur moi, allons-y gaiement... Sauver le monde, s'était décidément pas mon truc. Franchement, je préférai le détruire, c'était plus simple ! Mais je n'avais pas le choix, je devais répondre.

J'avais ecclipsé les questions le temps de voler au secours du conducteur, mais maintenant, il attendait des réponses. Mais pas dans cette apocalypse. Le feu faisait toujours rage, tout explosait, et le son des ambulances, amenées par je ne sais le quel de ces imbéciles, faisaient un vacarme d'enfer. J'entrainais le jeune homme dans une rue adjacente, où le bruit était déjà moindre. Je ne mutai pas, car il aurait pris peur. Le noir n'était pas une couleur anodine, surtout pas dans le monde de l'occulte. Mais j'attendais de voir s'il avait remarqué que mes cheveux et mes yeux avaient changés de couleur.

-Je m'appelle Saphira. Saphira Denver. Je suis serveuse au bar de la ville et j'ai 25 ans. Et toi ?

Il était tant que je sache pour qui j'avais foutu tout ce bordel, et qui était cette jeune source de ténèbres. Une fois qu'il aurait confiance en moi, je pourrai commencer à tirer de lui l'ombre qui dormait dans son corps, dans son esprit. Mais avant d'entamer le rituel, il fallait que je noue un lien, même étroit, entre nous. Je le délivrerait de ses tourments, mais ça ne serait pas sans conséquences. Pour lui. Tant pis. S'il tenait réellement à sa vie, il n'aurait pa tenté de passer sous les roues d'un véhicule de plusieurs tonnes.


Spoiler:

Message par Invité Mer 26 Déc - 16:04

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Encore une fois, il se sentait inutile. Incapable d’aider qui que ce soit, à commencer par lui-même. Et non content de cela, voilà qu’en plus il provoquait des catastrophes partout où il passait. Il n’aurait jamais dû accepter cette colocation, il n’aurait jamais dû tisser des liens entre lui et les quelques personnes qu’il avait rencontré au court de son existence. Il n’était bon qu’à les blesser ou leur causer du tort et maintenant qu’il était préparé à en finir, cela leur ferait du mal. Il le savait et pourtant… Sauf que même en ayant choisi librement de mettre fin à ses jours, voilà encore qu’il créait des problèmes aux autres, comme si la décision de mourir, décision qui lui appartenait, pouvait une dernière fois provoquer des ennuis autour de lui. Natsume songea un instant que quitte à devoir rattraper ses erreurs, il pouvait bien mourir en tentant de sauver cet homme. Ce serait, à ses yeux, une mort noble, plus que celle consistant à se jeter sous les roues d’un véhicule. Car au final, la faute incomberait au conducteur attentif ou non alors que l’étudiant avait souhaité d’en finir. Trop lâche pour se donner la mort de lui-même. Voilà ce qu’il était. Et cette couardise ressortait en ce moment-même, alors que tout courage l’abandonnait. Comme si elle avait compris cela, la jeune femme qui lui avait sauvé la vie l’arrêta dans son geste. Il la regarda, absent, se transformer pour voler au secours de l’homme toujours coincé dans le camion en feu. Natsume put admirer la paire d’ailes noires ébène, cette même paire qui lui avait permis de rester en vie. Mais à l’instant où la main de l’inconnue se posa sur son épaule, le garçon sentit un frisson lui parcourir tout le corps. Il avait déjà ressenti cela auparavant, quand il avait rencontré Danaliel dans le parc. Il ne savait pas exactement d’où ce sentiment venait, ni ce qui le provoquait mais l’étudiant eut un mauvais pressentiment. Quand cela s’était produit avec le lycan, il l’avait attribué à la présence d’Elisabeth en lui, présence qui lui permettait probablement de réagir aux ténèbres que l’homme possédait en lui. Il n’avait jamais abordé ce sujet avec son ami, sans doute parce qu’il était en droit de garder secret certaines choses de son passé et de son présent. Si Natsume avait quelques soupçons sur les intentions du lycan, maintenant qu’il avait disparu, il ne saurait certainement jamais ce pourquoi il avait ressenti cela à son contact. Mais en quoi cette femme était trouble ? Le garçon avait distinctement senti quelque chose, plus nettement qu’avec Danaliel mais cela n’avait aucun sens ! Elle venait de lui sauver la vie et ses actions lui confirmaient qu’il s’agissait de quelqu’un de bien. Alors pourquoi ? Etait-il perturbé à ce point ? Au point de ne plus être capable de distinguer ses alliés de ses ennemis ? Oui, la Darkness en lui l’avait complétement rendu parano, en plus d’être à moitié fou…

Une nouvelle explosion le fit sursauter. Qu’était-il arrivé à cette jeune femme ? Elle ne pouvait pas mourir, pas après lui avoir sauvé la vie et risquer la sienne en retour. Il la vit rouler sur le sol, protégeant quelque chose ou quelqu’un dans ses bras. Il comprit qu’il s’agissait du conducteur et il se rassura à son sujet. Mais son soulagement ne fut total que lorsqu’il vit l’inconnue se relever et se diriger vers lui, un peu secouée par le choc certainement au vue de sa démarche. Elle allait bien. Au fur et à mesure qu’elle approchait, il nota que ses cheveux et ses yeux avaient revêtit la même couleur que ses ailes. Etrange… Il lui semblait qu’ils étaient de couleur différente avant. Avait-il mal vu ? Une ambulance arriva soudain sur les lieux et le hurlement des sirènes sonna atrocement aux oreilles du garçon. Son corps et son esprit avait décidément bien du mal à accepter le retour au monde réel, celui des vivants. C’est donc sans résistance qu’il se laissa entrainer plus loin, où le tapage se faisait déjà moins fort. L’étudiant suivit la jeune femme dans la ruelle, sans faire attention où il mettait les pieds et si elle n’était pas là pour le guider, il se serait sûrement déjà pris les pieds dans quelque chose. Bizarrement, il ne ressentit plus cette désagréable impression lorsqu’elle lui attrapa le bras pour l’entrainer à sa suite. Il en déduisit que la première fois était dû à son état dépressif et rien de plus. Du moins c’est ce que son cœur voulait croire. Il ne pouvait admettre qu’une telle personne soit aussi malveillante.

« Je m'appelle Saphira. Saphira Denver. Je suis serveuse au bar de la ville et j'ai 25 ans. Et toi ?

La question le surprit mais pas autant que sa réponse. Avec ce qui venait de se produire, il en avait même oublié qu’il lui avait demandé qui elle était. Bien sûr qu’il voulait connaitre l’identité de la personne qui l’avait sauvé mais avec le recul, à quoi cela servirait de toutes façons ? Elle l’avait surpris en train d’essayer de mettre fin à ses jours, elle devait se faire une bien mauvaise image de lui. Au fond, c’est ce que les gens devaient penser de lui, un humain abritant une Darkness en lui. Peut-être que Saphira l’emmènerait à l’hôpital pour qu’il s’y fasse soigner. Il n’avait pas envie d’y retourner, pas envie qu’on le prenne pour un fou aux envies suicidaires. Il n’avait simplement pas eu de chance dans la vie et ce n’est pas quelques médicaments et sédatifs qui lui prouveraient le contraire. Une fois que ces sombres idées firent leur chemin dans son esprit, une nouvelle germa, complètement originale par rapport aux précédentes. Elle avait 25 ans et était toujours serveuse ? Elle n’avait pas fait d’études ? Ou bien elle faisait comme lui, un petit boulot pour financer ses années de fac ? Cette perspective le déprima encore plus. Il venait de perdre le sien, comment allait-il payer ses frais d’inscription à présent ? Et surtout, comment pouvait-il s’inquiéter de choses aussi futiles alors qu’il venait de faire une tentative de suicide ?? Lasse de broyer du noir pour un rien, il se contenta de lui répondre.

« Euh… Natsume, Natsume Kageya. J’ai 19 ans et je travaillais dans une pizzeria du coin… »

Ses mots sonnèrent creux dans le bruit de leurs pas. Il se faisait vraiment pitié, en l’espace de quelques noms communs, il venait de résumer l’ensemble de sa vie. Une existence sur laquelle il n’avait plus vraiment d’emprise. Et même s’il restait convaincu de cette dernière solution qui lui restait, il se doutait que la jeune femme ne le laisserait pas faire. Essayer de la rassurer sur son état pour qu’elle le laisse en paix ? Il pouvait toujours essayer mais il n’y croyait pas… Alors qu’ils marchaient toujours, il se racla la gorge et fit ce qu’il aurait dû faire depuis le début. C’était hypocrite venant de la part de quelqu’un qui tentait de se suicider quelques minutes plus tôt mais il lui devait au moins cela: la remercier. Ne serait-ce que pour son geste et les risques qu’elle avait pris pour sauver l’homme des flammes de son véhicule. Que penserait-elle de tout cela au final ? Elle n’avait encore émis aucun commentaire ni remarque mais elle devait bien avoir son avis sur le problème.

« Merci pour tout à l’heure et pour le conducteur… »

Message par Invité Jeu 27 Déc - 0:16

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Le jeune homme devait se sentir bien inutile face à tout celà. Il devait même s'imaginer coupable de toute cette merde, ce qui n'était pas totalement injustifié. Mais je savais ce que c'était, de vouloir mourir. Je n'étais pas morte de mon plein gré, mais après ma mutation, j'avais tenté de lutter contre cet esprit de tueur qui m'avait envahie. J'avais lutté, combattu, mais finit par déposer les armes. J'étais trop faible pour me battre, j'avais cédé. Trop faible, ou trop lâche. Cet entité, qui n'était pas moi, avait finit par me ronger, jusqu'à devenir moi à part entière. Plus rien de subsistait de l'ado rebelle qui avait tué, dans le but de trouver la paix, mais aussi par esprit de vangeance. C'était à partir de ce moment là que j'avais ouvert la porte au mal.
J'avais tué. Par vengeance. J'avais fait le mal, maintenant je l'étais. J'en était constituée, totalement. J'étais incapable de refuser de faire le mal, de blesser, de tuer les gens. Rien, aucun de mes actes n'étaient pas dicté par une idée mauvaise et malfaisante. J'avais sauvé ce garçon dans le seul et unique but de me servir de lui. Tout simplement. J'avais sauvé l'homme dans le camion avec le seul objectif d'amadouer l'humain. Alors qu'il voulait de nouveau attenter à ses jours en se jetant au milieu des flammes, je le retins. Ce n'était pas noble de mourir, même en sauvant quelqu'un. Le plus noble, c'était la vie. mais le contact de ma peau et de celle du jeune homme me glaça le sang.

Je l'avais prévu: il avait le mal en lui. Mais un mal bien réel, bien plus ancré que quelques idées noires, aussi importantes soient elles. J'avais ressenti quelque chose de bien plus puissant que ça avant de me jeter dans cette bombe à retardement qu'était le véhicule en feu. Comme une sorte de reconnaissance entre créatures du mal. Cette jeune personne était-elle hantée par un esprit du mal ? Mais lui, avait-il eu le courage de se battre jusqu'à maintenant, de continuer l'affrontement ? S'il s'agissait vraiment de ça, je pouvais comprendre qu'il aie fini par abandonner. Je l'avais fait bien avant lui. Je savais quel effet ça faisait. Le dégoût de soi-même, se haïr au point d'en vomir, ou de se planter un couteau en pleine poitrine, pour faire stopper ce cauchemar. L'humain m'observa alors que je prenais mon envol.
Quand je m'éjectais du camion, il remarqua mon changement d'apparence. Mais il n'était pas certain d'avoir bien vu, apparemment. Il était soupçonneux, ça se voyait sur son visage. mais ses pensées m'échappaient, hélas ! Il sembla également s'inquiéter pour moi, quand il me vit projetée au sol. Le soulagement parut le gagner quand il me vit me relever, et le vacarme provoquée par les sirènes des ambulances donnaient vraiment un effet de film américain. Le jeune homme ne semblait pas sorti de son ahurrissemment. Il ne semblait pas conscient d'être toujours dans ce monde cruel qu'était celui des vivants. Il me suivit alors sans broncher dans une ruelle, où je répondis à sa question. Ma une réponse entraînait automatiquement d'autres questions, le monde était ainsi fait. Le fait que je l'ai sauvé de sa tentative de suicide semblait le perturber. Pourquoi des ailes noires à un sauveur ? C'était quand même pas très cohérent, force était de l'avouer.

Peut-être parce que je n'avais rien d'un sauveur ? Pour une créture du mal, ça aurait sauté aux yeux, mais pour un humain, c'était peut-être moins évident. Surtout que mes intentions n'étaient pas complétement noires, je ne pouvais pas me mentir sur ce point. Jouer à l'autruche ne servait jamais à rien. Je n'avais pas sauvé cet être simplement pour pouvoir me nourir de ses ténèbres. Mais aurais-je du faire ça, si c'est pour lui imposer une mort encore plus atroce ? J'étais une Darkness, ça posait forcément quelques problèmes ! Ma présentation semblait des plus futiles après ce qu'il venait de se passer, et le jeune homme sembla se désintéresser de la réponse. Dans un sens, je le comprenais. Ca n'avancerait à rien qu'il sache comment je m'appellais et qui j'étais. Nous ne nous reverrions peut-être jamais après ça, de toute manière. Mais c'était ma victime, et cette idée me harcelait. Je n'arrivais jamais à me sortir de la tête que, dans tous les cas, il finirait par mourir. mais c'était ce qu'il voulait, non ? Ca n'enlevait rien à l'aspect tragique de cette comédie.
Et puis quoi, dire à quelqu'un qu'à 25 ans, je trimais toujours dans un bar semblait un peu surréaliste ! Pourtant, c'était vrai. Je ne bossais plus pour payer mes études depuis longtemps, j'avais renoncé à cette vie là le jour où j'avais massacré ma famille adoptive. De l'argent, j'en avais. Des connaissances, j'en avais. Un toit, j'en avais un. Mais alors pourquoi continuer à travailler ? Surtout avec des ivrognes qui passaient leur temps à vous dégueuler dessus ? Parce que ça me donnait un semblant d'humanité et une bonne couverture pour approcher mes futures cibles. Etre un prédateur demandair quelques aménagements ! Mais qu'est-ce que tout celà pouvait bien être stupide, quand on était mort et habité par un esprit de tueur en série....Ce démon aurait eu mieux fait de ne pas me laisser d'humanité du tout, ça m'aurait évité de genre de raisonnements à deux balles ! J'attendis ainsi al réponse du jeune humain.Pouvoir mettre enfin un nom sur son visage ne serait pas un luxe.

-Enchantée, Natsume. J'imagine que tes employeurs t'auraient regretté si tu étais passé sous les roues de ce camion ! (J'avais été un peu ironique, mais pas méchante.) A ce que je vois, on a au moins un point en commun: Un travail merdique ! Le sort est plus ironique que moi, quand on y pense bien.

Sa situation était pitoyable, autant que ses paroles. Mais bon, ça lui faisait une raison de plus de vouloir en finir avec tout ce bordel. Pas con, dans un sens. A 19 ans, il fallait normalement payer les études. C'était là qu'on enchaînait les petits boulots à trois francs six sous payés à coups de pompe dans le cul, avec des horraires d'esclaves... Un livreur de pizzas... Typique ! Il se râcla la gorge, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me remercie, car en posant ses fesses sur la route, je l'imaginais mal voulant être sauvé. Pourtant, il me présenta ses remerciements, pour avoir préservé sa vie, mais aussi celle du conducteur, qui serait sans doute mort avec son véhicule si je n'étais pas intervenue. Il devait de sentir sacrément coupable pour dire ça à quelqu'un qui avait empêcher son calvaire de prendre fin !

-Oh, mais de rien ! Je ne m'imaginais pas que ça pourrait te faire plaisir. Mais je suis contente que ça soit le cas ! Tu n'es peut-être pas un cas totalement désespéré, finalement. Mais dis-donc, c'est quand même pas à cause d'un simple boulot que t'as souhaité te faire mettre en pièces ?

Je n'avais aucune raison de vouloir qu'il se sorte de ses problèmes, mais je faisais semblant, comme d'habitude. Tel le serpent, je charmais la souris avant de lui injecter un venin plus ou moins rapide, qui n'avait pas d'antidote et qui finirait par l'achever. Pourtant, même avec cette image, je n'arrivais pas à me détester. C'était sa d'être un démon. Se nourrir de la peur et de la souffrance des autres était horrible quand ça ramenait à ses propres souffrances, et à ses propres peurs... Je n'avais plus peur, mais la souffrance était bien là, sinon je ne serai plus en vie, et surtout pas à un stade aussi déprimant. Soudain, de vielles envies de tuer remontèrent, et un éclat meurtrier passa dans mes prunelles. Le pendentif que j'avais autour du cou d'envoya comme une décharge électrique, qui me donna l'impression de m'être fait brûler. Sacrélent vache ce truc là ! mais c'était l'irrémédiable signe qui me disait qu'il était temps de passer au self-service...

Message par Invité Ven 28 Déc - 23:32

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Les présentations étaient faites entre eux deux et pourtant, cela ne réjouit pas plus que cela l’étudiant aux envies suicidaires. Parler de lui et de sa situation, ne faisait que lui renvoyer la vérité en pleine face. Il avait une existence minable, rythmée par les horaires épuisants de la pizzaria, les heures de cours auxquelles il assistait de moins en moins et enfin, les nuits blanches causées par Elisabeth. Il se demanda même pourquoi il venait de remercier Saphira, alors qu’elle l’avait empêché de parvenir à son but. Culpabilisait-il d’avoir causé autant de problèmes ? Probablement. Mais le fait qu’elle risque sa vie par deux fois pour lui, le préoccupait davantage. En temps normal, il aurait été reconnaissant envers la jeune femme mais il ressassait tellement de mauvaises émotions en lui, qu’il ne parvenait plus à différencier le bien du mal. Qui sait ? Peut-être qu’il finirait par sombrer dans les ténèbres qu’il recherchait tant, cédant entièrement son corps à l’entité qui l’habitait. Oui, cela pouvait se produire et il n’était plus en mesure de l’en empêcher à présent, pas dans son état psychologique actuel. Le jeune homme connu sous le nom de Natsume Kageya disparaitrait. Pourtant, quelque chose lui dictait inlassablement que ce n’était pas la solution non plus. Oui, il n’aurait plus à souffrir de son perpétuel calvaire et ensuite ? Qu’adviendrait-il de son corps ? Qu’en ferait-elle ? Le garçon avait suffisamment de preuve de la cruauté de la Darkness pour avoir une idée de ses intentions concernant la ville et ses habitants. Pouvait-il se résoudre à abandonner son corps, à accepter les atrocités qu’elle commettrait avec, une fois qu’il aura capitulé devant les souffrances morales et physiques qu’elle lui infligeait sans cesse ? Peut-être que sa conscience, encore présente quelque part, aurait à porter ce fardeau. N’était-il pas en train d’ouvrir la voie vers une souffrance interminable en cherchant au contraire, à se libérer de toute douleur ? L’étudiant se surprit à cogiter plus sérieusement qu’il ne l’aurait pensé. Et dire qu’il était à deux doigts de mourir, sans avoir réellement songé aux conséquences de son acte. C’était lamentable. Autant que ceux qui fuyaient leurs responsabilités, abandonnant les êtres chers derrière eux. Aux prises avec les remords, il faillit ne pas entendre son interlocutrice poursuivre. Il ne perçut pas bien la moquerie dans sa première réplique, pour tout vous dire, cela lui passait au-dessus de la tête. La jeune femme ne semblait pas avoir saisi la nuance dans ses propos précédents. Il avait expliqué qu’il « travaillait » non pas qu’il « travaille » dans une pizzaria. Même sans mauvaises intentions, elle ne faisait que l’enfoncer en ignorant le fait qu’il lui avoue qu’il venait d’être licencié. Quant à savoir si quelqu’un allait le regretter. Sincèrement, il n’en avait aucune idée. Parmi les personnes qu’il avait rencontré dans cette ville, peut-être que deux ou trois allaient pleurer son départ précipité pour ensuite l’oublier. Nul n’était indispensable et son existence serait bien vite effacée dans les souvenirs des gens.

Broyer du noir. Il n’était vraiment bon qu’à cela. La moindre réflexion le plongeait dans des pensées plus déprimantes les unes que les autres. Un cas désespéré ? Elle se trompait, il en était bien un. On avait beau essayé de l’aider ou lui redonner espoir, il avait fini par rendre les armes une fois de trop. Il n’avait aucune idée de ce que lui réservait cette journée mais une chose était certaine à ses yeux. Il allait mourir aujourd’hui, que cela soit avec l’aide de quelqu’un ou par ses propres moyens. Plaisir ? Non… En fait, il avait détesté qu’elle lui vienne en aide. Il en avait assez de sa présence. Elle croyait l’aider en le provoquant gentiment pour le pousser à réagir ? Pensait-elle bien faire en l’emmenant loin de la scène de l’accident ? Tentait-elle de l’amadouer pour le conduire, lentement mais sûrement vers l’asile le plus proche ? Ou alors elle s’amusait à jouer les psychologues de fortune ? Se faisant un malin plaisir à décortiquer chacun de ses sentiments, chacune de ses maladresses pour finalement le repousser dans ses derniers retranchements et lui faire avouer quelque chose qu’il gardait pour lui ? Et puis quoi ? Il pouvait bien lui déballer ce qu’il avait sur le cœur, lui dévoiler l’origine de ces maux en la personne d’Elisabeth même si cela lui garantissait un aller simple vers le bâtiment où travaillent ces fameux hommes en blanc. La camisole… Les traitements… Les sédatifs… C’était peut-être cela, sa solution miracle ? Vivre interné jusqu’à la fin de ses jours, en attendant que l’on trouve un moyen de le libérer. Au moins, il ne blesserait plus personne mais serait condamné à vivre avec elle pour toujours. C’était peut-être préférable à tout ce qu’il avait imaginé pour alléger son calvaire. La subite question de la jeune femme le surprit. Mais bien vite, l’étonnement céda la place à l’agacement. Non contente de le tourner en ridicule après avoir assisté à sa tentative de suicide ratée, elle cherchait en plus, à savoir ce qui l’avait poussé à une telle extrémité ? Finalement, il n’était pas loin de la vérité quand il avait supposait qu’elle jouait aux psychologues compatissants. Il était écoeuré.

« Cela… Ne vous concerne pas. » répondit-il froidement en libérant son bras de la prise de Saphira.

Même dans un tel état d’esprit, son initiative et son ton le surprenaient. L’étudiant n’avait pas l’habitude de réagir aussi vivement face aux gens et encore moins devant des inconnus. Peut-être que la jeune femme prendrait mal son comportement, considérant cela comme un manque de reconnaissance après ce qu’elle avait fait pour lui mais il s’en moquait. Il n’avait qu’une envie, c’était de partir d’ici, quitter cette ruelle sordide et trouver un coin pour qu’on le laisse mourir tranquille. A bien y réfléchir, aucune personne saine d’esprit aurait songé à une chose pareille mais Natsume ne se souciait plus de rien. Peut-être bien qu’il était fou en fin de compte ? Comment savoir ? Comment juger, se juger quand on était dans une situation telle que la sienne ? Devait-il se sentir heureux et fier d’avoir réussi à tenir pendant tout ce temps face aux attaques répétées de l’entité ? Il n’en savait rien, pas plus que ce qu’il faisait était juste ou non. Refusant de regarder son interlocutrice dans les yeux, il prit le chemin inverse de celui qu’ils avaient emprunté. La ruelle où ils se trouvaient n’était pas aussi longue que cela et qu’il aurait été plus simple de dépasser Saphira pour poursuivre sa route, seul et déboucher on ne sait où ? Visiblement, le garçon ne l’avait pas compris et préférait avoir à affronter une nouvelle fois les conséquences résultant de son choix, peut-être pour mieux se convaincre qu’il ne lui restait plus qu’à disparaitre ? Comme s’il n’avait pas déjà une image aussi négative de lui pour y parvenir. Il fit quelques pas, sans un regard en arrière. Dans sa précipitation, il n’avait pas remarqué l’étrange lueur dans le regard de la jeune femme, ni même le sursaut qu’elle fit suite à la sensation de brûlure due à son pendentif. Ingrat il l’était peut-être mais il désirait mettre les choses au clair avec elle, quitte à passer pour un odieux personnage.

« J’ai peut-être exagéré en vous remerciant pour m’avoir sauvé. C’était valable pour cet homme mais pas pour moi. Ma décision était prise bien avant votre arrivée et je vous demanderai de ne plus intervenir. Adieu. »

Il l'avait dit, enfin. Il se moquait éperduement de savoir quelle serait la réaction de Saphira suite à ces propos mais il avit mis les points sur les i. Au moins une personne sur Terre aura été mise au courant de son geste. Allait-elle l'en empêcher ? Peut-être mais elle gaspillerait son temps et celui de l'étudiant. Au final, son seul regret aura été de n'avoir pas pû dire au revoir aux personnes qui avaient tenté de lui venir en aide. Puis il se dit qu'il les aurait plus blessées qu'autre chose en les avertissant de son intention de mettre fin à ses jours. Peut-être que c'était mieux ainsi après tout ? Il venait à peine de rencontre cette jeune femme, il ne la connaissait pas, hormis son nom, son âge et sa situation professionnelle approximative, il ne savait rien d'elle. Elle n'était qu'une inconnue. Elle était probablement la mieux placée pour être mise au courant. Un sourire résigné flotta sur les lèvres de Natsume.

Message par Invité Jeu 3 Jan - 0:03

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Le fait de savoir comment il s'appellait et où il travaillAIT ne m''avançait pas des masses, et connaître sa terrible situation n'était pas franchement un atout pour connaître la véritable raison qui l'avait poussé à vouloir en terminer avec sa vie. Après tout, c'était le commun de tous les élèves, ça: boulot merdique aux horraires tout aussi pourris, cours qu'on ne suit qu'à moitié tellement c'est chiant... J'étais passée par là, et le fait d'avoir été collée d'un un pensionnat sous haute sécurité avait ajouté à mon cursus scolaire une désagréable étape de plus. Dans cet établissement, ils usaient de la règle ou de la cravache sans état d'âme, frappaient pour le moindre mot déplacé, te collaient des jours entiers au moindre coup. Tout ce dont rêve un élève, quoi ! Mes parents avaient fait une tentative désespérée pour me faire revenir dans le droit chemin, mais la seule chose qui est apparue, ce sont les bleus sur ma peau.
Dans les yeux du jeune homme, je pouvais lire une culpabilité évidente. j'avais deux fois risqué ma vie pour essuyer les problèmes causées par cet être. Après tout, je n'aurais peut-être pas du. Peut-être aurait-il était plus simple et plus bénéfique pour le monde de le laisser mourir, pusqu'apparemment, c'était ce qu'il voulait. Il m'avait remercié, j'avais été ironique, mais de toute évidence, il ne s'en était même pas rendu compte. Tout ce qu'il avait, c'était d'amers regrets d'être toujours en vie. L'aura noire qui l'entourait maintenant était un signe qui ne trompait pas de la quantité d'idées noires qui lui pourrissaient l'existence. Je lui offrai un moyen de s'en extirper: il s'y enfonçait d'avantage. Je ne pouvais pas aider quelqu'un qui n'avait pas envie d'être sorti de son trou, même si je ne voulais pas vraiment l'aider.

Je n'avais pas été sincère et juste dans mes motivations quand je m'étais jetée devant le camion pour l'empêcher de passer sous les roues, et la décharge que m'avait envoyé mon collier m'avait bien rappellé ça. Il faudrait qu'il passe à la caisse, c'était inévitable. Malheureusement, le prix allait être si élevé qu'il aurait été plus raisonnable de le laisser se suicider. La mort aurait été plus douce, et je lui aurais épargné des tourments supplémentaires...J'étais persuadée qu'à ce moment là, il devait passer par les réflections habituelles des suicidaires: je ne manquerai à personne, le monde se porterait bien mieux sans moi, et puis, de toute façon, tout le monde fini par être oublié... Pourtant, je savais que quitter ce monde entraînait plus de conséquences que d'y rester pour la courte vie qui était celle d'un humain.
Même si celle-ci était un calvaire, elle n'était pas pire que celle qui nous attend après la mort. Devenir une créature de la nuit n'était pas drôle tous les jours, même si ce n'était pas ce qui attendait tout le monde. Seulement ceux qui avaient commis de suffisement horribles crimes pour finir en Enfer, et y rôtir pour l'éternité. C'est ce qui m'attendait, moi, qui avait été infâme avec des gens plus infâmes que moi. Mais que voulez-vous: le Destin est cruel et injuste. Il prend ceux qui pêchent avec lui, et les garde jusqu'à la fin des temps. c'était comme ça, on n'y pouvait strictement rien. Une fois qu'il était trop tard, il n'y avait plus de porte de sortie. Juste une condamnation à perpétuité. Mais était-ce à moi de lui empêcher ça ? Après tout, chacun son destin, et mon intervention ne le changerait peut-être pas. Ce qui était écrit en lettres de sang ne s'éffaçait jamais. En espèrant que pour lui, ce ne fût qu'un contrat à l'ancre, snon je n'aurais plus qu'à le laisser mourir.

Il semblait perdu dans des pensées plus noires les unes que les autres, et il passait silencieusement de l'une à l'autre. Il s'était figé au milieu de la ruelle, attendant certainement son iminente fin. Autant que je l'achève, non ? De toute manière, il semblait persuadé que ce jour serait celui de sa fin, alors autant lui donner raison et l'expédier au plus vite dans l'autre monde. En plus, il paraissait en avoir ras le bol de ma présence. Si je pouvais lui épargner cette horrible apparition au plus vite. L'épée apparu alors au creux de ma peau, la lame de rubis inclinée vers le sol. De toute façon, ke faire mourir dans un hôpital psychiatrique ne l'aiderait pas à règler ses problèmes. Il serait juste droguée jusqu'à la fin de sa vie. Autant qu'il parte de façon nette et radicale.
Il me pensait peut-être même fière de l'avour tourné en ridicule. Pourtant, ce n'était pas mon intention. Je m'approchais de lui, mais quand il me répondit, il se dégagea violemment de mon étreinte. Je lui répondis froidement, ne cherchant pas à le retenir:

-Ah ouais ? C'est vraiment ce que tu crois ? Pourtant, c'est bien le boulot des Darkness de se nourir de la peur des autres. Et tu pues la peur à des kilomètres ! Dis-moi donc ce qui se cache au fond de toi, ce qui te ronge de l'intérieur au point que tu décides de te suicider ! Mais si tu veux, je peux abréger tes souffrances. Maintenant que je me suis épuisée à te sauver la vie, autant que je finisse le travail.

Il avait été vif, mais s'il voulait jouer à ça, nous serions deux. Je puvais très bien le transpecer de ma lame, et en finir une bonne fois pour toute. Son état d'esprit était déprimant au plus haut point, et je fus soudain prise de regret de l'avoir épargné. Finalement, j'aurais gagné du temps à le laisser creuver comme un minable sur la route. De toute façon, sa vie n'avait plus 'importance à ses yeux, alors pourquoi en aurait-elle aux miens ? S'il voulait en finir, soit ! Je m'en chargerai, afin qu'il arrête de me foutre le moral à zéro avec ses gémissements lamentables dans le genre " oh, mon Dieu, je 'nai pas envie de vivre ! Mon Dieu, laissez moi mourrir !" S'il la voulait, la mort, il l'aurait ! Il se rendrait compte à quel point s'était moche de perdre la vie. Il se viderait tristement de son sang dans ce sordide endroit. Sans personne. Si c'était ce qu'il voulait, pourquoi ne pas exaucer son voeux ?
Alors que je m'apprêtais à lui mettre un coup de lame dans les côtes, il m'adressa un énième laïus sur l'irrésistible envie qu'il avait de passer de l'autre côté. Je soupirai violemment, exaspérée par ce type. Cette alrve me dégoûtait. je ne m'étais peut-être pas battue suffisement longtemps, mais c'était put-être mieux que de ressembler à ça ! La seconde fois où je m'apprêtais à en finir avec lui, une effroyable migraine me prit, et je chutais à genoux sur le sol de la ruelle. Je lâchais mon arme, qui résonna d'un son clair dans l'espace conffiné. Qu'est-ce ? Non, c'était imposible ! C'était l'esprit d'humaine, au fond de moi, qui s'était réveillé temporairement pour m'empêcher d'ôter la vie à ce morveux. Je me roulais convulsivement sur le sol, tauraudée, tétanisée par la douleur.

Je n'arrivais pas à désactiver l'emprise de cette petite garce de la Saphira d'antan, qui m'envoyait d'insoutenables décharges, qui m'emplissait le crâne et de propageait de plus en plus vite. Bientpot, je ne serai plus maître de mon corps. Allongée sur le sol, tordue par cette insoutenable douleur, je poussai un cri strident et puissant, qui ne suffirait cependant peut-être pas à arrêter le seul moyen que j'avais à présent de sauver ma vie. Si cette peste réussissait à mettre la main sur mon corps, elle se servirait de ma propre lame, m'ordonnant de m'en poignarder, pour m'éliminer. Je ne voulais pas de cette mort, moi ! Ce n'était pas moi qui avait émis le souhait btûlant de terminer là ma vie, de descendre du bus pour ne plus jamais y remonter. Je ne voulais pas m'entendre pousser mon dernier soufle, il fallait que je me batte contre cet esprit, qui me parut trop fort pour moi. Elle avait fait main basse sur mon esprit, me tyranisant à grands coups physchiques. Pourtant, je refusais de partir sans combattre, et j'essayais de repousser cet adversaire invisible.

Message par Invité Ven 4 Jan - 22:46

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Saphira Denver. Il ne la connaissait pas et pourtant, il se dit que même lorsqu'il serait passé de l'autre côté, il ne pourrait pas facilement l'oublier. Est-ce qu'il conserverait sa mémoire ? Ou bien finirait-il amnésique dans les ténèbres ? Nul n'était jamais revenu de ce côté pour en témoigner, ou alors l'étudiant n'en avait jamais encore rencontré. Ce serait cruel que de lui infliger les souvenirs de son vivant, comme un infernal supplice, comme pour lui rappeler ce qu'il avait abandonné pour l'ombre d'un salut. C'était le cas pour tous ceux qui avaient tenter de lui venir en aide. Leurs visages défilèrent brièvement devant ses yeux. Jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent sur celui de la jeune femme aux ailes noires. Ce qu'il ressentait pour elle ? Une amère et douloureuse gratitude. Une pincée d'agacement. Peut-être aurait-il mieux fallut, pour elle comme pour lui, qu'il la rencontre jamais. L'image qu'il laissait de lui dans ce monde n'était pas celle qu'il aurait souhaité. Un dépressif au bout du rouleau, voilà ce qu'elle pouvait voir. A ce moment précis, c'était certainement ce qu'il était mais cela n'avait pas toujours été le cas. Non, pas plus qu'il savait quelque chose de sa vie de serveuse, la jeune femme ignorait tout de son passé, ce que le garçon avait enduré avant d'en arriver là. Se justifier ? Natsume n'en avait pas l'intention. Il n'avait pas besoin qu'on le plaigne et encore moins qu'on le prenne pour un fou. Possédé ? Une Darkness revenue d'entre les morts ? Qui croirait une histoire pareille ? Ses compagnons de misère si jamais il finissait dans un asile. Il n'avait pas envie de ce public là, non pas qu'il ait de la prétention à revendre, simplement un sursaut d'honneur. Qu'on le considère comme un dérangé mental était bien la dernière chose dont il avait besoin. Il fit encore quelques pas avant d'entendre Saphira lui répliquer quelque chose. Le ton de sa voix avait changé, elle paraissait énervée. Cela ne l'étonnait pas, après ce qu'il lui avait sorti, n'importe qui se serait emporté après lui. Allait-elle tenter une nouvelle fois de l'arrêter dans son geste ? Ou au contraire, s'était-elle lassée de l'entendre gémir et qu'elle avait fini par regretter de l'avoir sauvé ? A en juger par son intonation, le garçon pencha pour la seconde option. Elle n'avait pas de réelles raisons pour le sauver, elle avait certainement agi sur un coup de tête comme la plupart des gens le faisait lorsqu'ils voyaient quelqu'un en danger. Non... ?

Sauf que les propos de la jeune femme le figèrent sur place. L'espace d'une fraction de secondes, fraction qui sembla durer une éternité, un seul mot repassait en boucle dans l'esprit de Natsume. "Darkness" ? Elle avait bien prononcé ce mot ? Comment pouvait-elle... ? Ce n'était pas possible ! Il n'avait jamais fait allusion à l'entité maléfique alors pourquoi... ? Il repensa soudain à ce qu'il avait senti au contact de la main de Saphira sur son épaule. Avait-elle perçu quelque chose également ? Cette hypothèse ne tenait pas la route ! Pourtant, lui était bien capable de sentir les plus sombres pulsions chez les individus... Pourquoi pas elle ? Mais ce qui suivit, lui fit comprendre autre chose. Elle prétendait ressentir sa peur... Natsume la revit surgir de nulle part à ses côtés, repliant doucement ses ailes noires. Des ailes noires... Son coeur s'emballa mais il ne l'entendait plus. Son sang s'était comme figé dans ses veines. Est-ce qu'elle... Est-ce que Saphira était... ? Le fracas avec lequel l'épée s'écrasa sur le sol, le fit sursauter. Le son claquant du métal le ramena dans la réalité, aussi dure soit-elle. L'étudiant se retourna pour découvrir, avec stupeur, Saphira à genoux devant lui. Les yeux rubis allèrent de la silhouette prostrée, à l'épée qui gisait à ses côtés pour finalement revenir à la jeune femme. Comment diable cette arme était-elle arrivée là ? Etait-ce Saphira ? Non, plus important, qu'est-ce qui arrivait à son interlocutrice ? Les traits de son visage s'étiraient sous la douleur qui l'animait, la faisant rouler sur le sol comme une hystérique en proie à un mal inexplicable. Qu'avait-il fait ? Cela ne pouvait pas être de sa faute, si ? Elle qui paraissait se porter si bien quelques secondes plus tôt. Bon sang ! Que se passait-il au juste ? La jeune femme se mit soudain à hurler. Un cri strident à vous percer les tympans. Cela eut l'effet d'une décharge électrique sur l'étudiant. Lui qui s'interrogeait sur les intentions d'autrui. Est-ce qu'un inconnu risquerait sa propre vie pour sauver la votre ? Cette femme l'avait fait et maintenant, il philosophait sur le bien du mal en la regardant souffrir le martyr. Il devait agir ! De n'importe quelle manière !

Revenant à toute vitesse sur ses pas, il se précipita aux côtés de la souffrante. Il ne remarqua aucune blessure, d'où provenait la cause de ses cris ? Quelque chose en elle ? Natsume ne connaissait pas les joies mensuelles qu'avaient à endurer les femmes mais il doutait que ce fut la raison des douleurs qui assaillaient Saphira. Il l'appela à plusieurs reprises, inquiet, tentant de croiser son regard pour y guetter l'ombre d'une réponse avant de jeter un coup d'oeil autour d'eux. Personne à proximité. Et il ne se voyait pas l'abandonner dans un état pareil, même pour quelques minutes, le temps d'alerter les secours. C'est alors qu'il se souvint de son portable dans la poche avant de son sweat. Il l'attrapa et composa fébrilement le numéro du samu. Les secondes semblèrent interminables avant qu'une voix finisse par répondre à son appel. Sur le moment, totalement paniqué, il ne put que décrire brièvement la situation, en donnant vaguement quelques indices sur sa position et celle de Saphira. Il eut juste le temps d'ajouter qu'ils se trouvaient non loin de l'accident avec le camion, qui était survenu dans la journée, avant d'apercevoir la main de la jeune femme saisir la poignée de l'arme gisant toujours sur le sol. Qu'avait-elle l'intention de faire ? Se blesser ? Abréger ses souffrances ? Lâchant son téléphone sans prendre la peine de s'assurer que la communication était interrompue, Natsume attrapa sans réfléchir le poignet de son interlocutrice pour le bloquer, son autre main agrippant l'épaule de la souffrante dans une ultime tentative pour la ramener à la raison.

« Saphira ! Ressaisis toi ! » s'écria t-il sans même se rendre compte de l'ironie de la situation.

N'était-il pas celui qui désirait en finir au plus vite ? Et voilà à présent qu'il empêchait quelqu'un d'autre de se donner la mort ? Il n'était pas un sauveur, simplement un désespéré. Mais il avait beau être faible, résigné à mourir, il ne pouvait pas la laisser faire. Pas sans comprendre ce qui se passait soudain dans sa tête et son corps. Son propre cerveau se déconnecta de la réalité dans laquelle il était plongé. L'étudiant n'entendait plus les hurlements de douleur de la jeune femme, ni même la voix qui s'échappait toujours de son téléphone à quelques centimètres de lui. Elle répétait inlassablement le même mot, dans l'espoir incertain que quelqu'un lui réponde et lui explique ce qui se passait. Il y avait de quoi se poser des questions en entendant des cris pareils. Le garçon affirma sa prise sur le poignet de Saphira. De nouveau ce sentiment familier au contact de sa peau. Mais qui était-elle bon sang ? Elle lâcha soudain l'épée mais son corps était toujours agité de soubresauts douloureux. Natsume se détendit un peu en la voyant renoncer à sa tentative, quelle qu'elle soit mais l'état de son interlocutrice le préoccupait. Comment faire pour la calmer ? L'apaiser ? Il ne pourrait pas la défaire de son mal mais s'il pouvait lui faire comprendre qu'il était là, qu'elle ne devait pas se laisser emporter. L'idée germa dans son esprit. Sans un avertissement, il la prit dans ses bras. C'est ce que faisait Vegeo lorsqu'il avait affaire à Elisabeth. Si cela fonctionnait sur elle, pourquoi pas sur Saphira ?

Message par Invité Dim 6 Jan - 21:43

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Alors que Natsume était aux prises avec ses émotions, avec ses questionnements; je me battais contre mon passé. Mon esprit, trépassé depuis tant d'années, avait ressurgi. Il me torturait à présent, s'amusant à faire de mon corps, qui fut un jour le sien, un nid de douleur. J'eus soudain l'impression de voir son visage au dessus de moi, et sa main qui s'amusait à toucher mon corps, envoyant une décharge très douloureuse à chaque nouveau contact. J'hurlais toujours et j'étais prise de soubresauts violents. Mon sang avait comme arrêté son inlassable parcourt, mon souffle avait lui aussi cessé. Mais là, ce n'était pas une impression. J'essayais tant bien que mal de réspirer, mais l'air refusait obstinément de s'engouffrer dans mes poumons et de soulever ma poitrine.
Je perdis alors peu à peu le contact avec la réalité, plongeant dans une immensité noire, privée de toute lumière, désespérément vide. Il n'y avait que moi, roulant sur le sol comme une démente, touchée par un mal puissant et invisible. Je ressentais en moi le mal de toute mes victimes. Des coups de couteau imaginaire me transpecèrent la peau, on me frillait le crâne de coups de poing. Soudain, une lame, qui n'était pas en métal mais bien en rubis, se figea dans ma poitrine. C'était froid, c'était mortel. C'était une personne de plus qui venait de mourir sous mon bras. C'était ma culpabilité. C'était tout et rien à la fois, car j'étais bien et bien noyée par le néant.

L'esprit de Saphira prenait sa revanche sur celui de Jaramiah, faisant de mon corps un vrai chamb de bataille, un duel à mort, disputé à l'épée. Mais aucun des deux bretteurs ne mourraient, je le savais. C'était moi qui y passerait. Parce que mon corps finirait par lâcher, tirailler entre ses deux adversaires inébranlables. Alors que Saphira me poussait à véritablement prendre la lame pour mettre fin à mon calvaire, je sentais qu'on luttait contre elle. mais ce n'était pas moi, ce n'était pas Jaramiah. Je repris soudain conscience de l'endroit où j'étais, le fil d'une conversation. Enfin, quelques mots hâchés de celle-ci. Dans un nouvel élant de douleur, mon corps se cabra, et je hurlai d'autant plus fort.
On me tenait le poignet, m'empêchant de mettre un therme à tout ça. Je voyais des yeux sanguins au-dessus de moi, un visage encadré de boucles blondes. Il m'empêchait de me tuer, mais sa force n'était pas suffisente. Renonçant à son idée première, Saphira me fit lâcher la poignée de l'arme. Je luttais toujours, mais plus le sminutes s'égrénaient, moins j'avais de prise sur elle et plus je m'éteignais. Elle me força à projeter le jeune homme sur le sol. Je refusais toujours de me lever, mais un bout de bouteille brisée traînait sur le sol. Je m'en saisi avant que qui que ce soit ai le temps de m'en empêcher, et m'en entaillais le ventre. Un cri déchirant franchit mes lèvres, une douleur insoutenable me vrillait.

Ma vie s'échappait de cette blessure au rithme du sang qui se répendait dans la rue. J'étais désamparée, perdant de plus en plus la maîtrise de moi-même. La faible lueur de la rue me revint quelque secondes, pour s'en aller de nouveau. Je replongeais dans le noir. Très faible, j'abandonnais peu à peu le combat. Jaramiah, même imortelle, préférait me laisser aux mains de Saphira. Elle me laissait à mon triste sort. J'allais mourir, c'était sûr maintenant. J'avais renoncé à l'espoir, noyée par la haine de Saphira qui coulait en moi, ravageant tout ce qu'elle trouvait sur son passage. Une violente douleur me pris au bras, et je vis une profonde entaille dans ma chair.
Le tatouage en forme d'ailes était incandescent, et la brûlure me tira un nouveau cri. Je ne tardais plus, maintenant, à m'évanouir. Je perdis connaissance, tout simplement. Je voyais presque le rictus sadique sur le visage de Saphira. Elle avait gagné. J'allais me vider de mon sang dans cette ruelle sordide, ravagée par ma mauvaise conscience, brûlée par une douleur digne des Enfers. Elle avait obtenu ce qu'elle voualit depuis si longtemps : la vengance pour ceux que j'avais tués. Elle avait eu sa revanche contre Jaramiah, contre l'esprit maléfique qui avait profité d'un accès de rage pour s'engouffrer en elle. Je n'étais plus rien. Plus rien qu'un corps vide.

Je mourrais, sans avoir vraiment vécu. Sans avoir trouvé l'amour, sans avoir vu le monde. Rien qu'une mort pure et simple, coup du sort. Il prenait sa revanche. cette fois-ci, je ne lui échapperait pas. J'allais éternellement subir mes crimes, sans espèrer le pardon. Parce qu'un démon n'espère pas le pardon. C'est inutile, il n'y a pas droit. J'allais pérrir, comme tout le monde un jour ou l'autre. C'était pityable, pathétique, mais il n'y avait pas d'immortels dans ce monde, c'était ainsi. Je n'entendis plus aucun bruit, pas même la voix à côté de moi. J'étais seule, dans le noir complet, dans le brouillard de ma conscience. Je partageais la mort de Saphira, qui riait cruellement de moi, pauvre esprit s'étant essayé, en vain, de tromper cet être invincible qu'est la mort. J'avais échoué, comme tout le monde, mais j'allais payer très cher ma traîtrise. Qui sait, peut-être que c'était mon destin, finalement ? Je n'entendis pas non plus les ambulances, qui arriveraient sûrement trop tard et ne retrouverait, dans cette ruelle, qu'un corps sans vie.
J'avais froid, à présent. Pourtant, j'aurais du avoir chaud, non ? L'Enfer n'est-il pas qu'un pays de flammes, qui ravageaient tout petit à petit, qui brûlaient vive les âmes ? Pour peu qu'un demon en aie une... Je n'avais plus mal, à présent. C'était ça, la mort ? Un voyage plus calme et paisible que la vie, qui elle, n'est qu'une suite de va-et-vient, de montagnes russes à grande vitesse ? A moins que ça soit tout simplement l'effet de la morphine ? Non, j'avais renoncée à l'idée d'être secourue. Pas par défaitisme, mais parce que je connaissais trop bien la mort, j'avais été trop longtemps sa messagère,pour croire que je pourrais échapper à me blessures.

Message par Invité Lun 7 Jan - 0:32

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Pas un seul instant, les cris ne cessèrent. Ils semblaient même redoubler d'intensité aux oreilles du garçon impuissant. Le corps tremblant de Saphira entre ses bras, l'étudiant pouvait ressentir les battements de son coeur affolé, en parfait synchronisation avec le sien. Il avait beau chercher, explorer la moindre des hypothèses possibles, il ne comprenait pas ce qui la faisait souffrir à ce point. Quelque chose la rongeait de l'intérieur mais l'état dans lequel se trouvait à présent la jeune femme, marionnette aux prises avec ses tourments, et l'aplomb dont elle avait fait preuve lorsqu'elle lui était venue en aide... Un trop grand changement s'était opéré en elle pour que Natsume puisse élaborer une quelconque théorie. Il n'était pas médecin, ni même infirmier mais si l'on souffrait à ce point, cela devait forcément se remarquer, non ? On ne pouvait pas passer d'un état à un autre comme ça, sans raison. Alors pourquoi... Non... Commentavait-elle pu endurer cette douleur en elle, sans qu'il ne s'aperçoive de rien ? Il s'en voulu de n'avoir rien constaté alors qu'elle le trainait dans cette ruelle, à l'écart de la foule et des ambulances. Et dire qu'elle avait risqué sa vie alors qu'elle... Aux prises avec ses pensées, il ne sentit pas le changement s'opérer chez la jeune femme mais se fit brutalement repoussé. Déséquilibré, il retomba sur le dos, manquant de peu d'écraser son téléphone portable sous lui. L'étudiant avait épuisé sa dernière carte en enlaçant son interlocutrice, si elle refusait même ce geste... Que lui restait-il comme solution ? Attendre les secours ? A supposer que son appel ait bien été pris en compte... Il lorgna péniblement vers son téléphone, hésitant à quitter des yeux la souffrante, ne serait-ce qu'une seconde ou deux. Il distingua que l'écran s'était assombri, signifiant par là que l'appel était terminé. Depuis quand la voix s'était-elle tut ? Dans la confusion et les cris, il n'avait même pas remarqué que les « Allô » incessants s'étaient interrompus. Les prunelles couleur sang se fixèrent sur l'appareil avant de retourner vers Saphira. Saphira qui venait tout juste de se saisir d'une morceau de verre qui trainait dans le coin et qui... Abasourdi, Natsume la regarda faire. Le temps semblait s'écouler au ralentis, les actions défilant avec une lenteur défiant l'esprit humain. Il la voyait faire, elle allait encore une fois tenter de se blesser. Et il ne pourrait rien faire ? L'horreur de la situation le paralysait. Il voulait agir ! Mais son corps refusait de lever le petit doigt. Mais pourquoi à la fin ? Pourquoi faisait-elle ça ?? Son sang ne fit qu'un tour et il hurla lorsqu'il la vit diriger le bout de verre droit dans son ventre.

« Non !!! »

Mais rien n'y fit. Le bout luisant et aiguisé lui entailla profondément le ventre. Le liquide écarlate ne tarda pas à se montrer, répandant sur le sol sa sinistre couleur annonciatrice de mort, tandis que la jeune femme retombait sur le sol, inerte. Son cri déchirant arracha le garçon de sa torpeur. Tremblant, encore incapable de réaliser ce qui venait de se produire, il se traina en direction de Saphira. Sa peau avait perdu de ses couleurs, rendant encore plus éclatant le contraste entre elle et le sang qui s'échappait de sa blessure. La jeune femme était pâle comme la mort. Sans doute l'avait-elle compris également car elle avait renoncé à se blesser davantage. S'entailler les veines ou le cou auraient certainement accéléré les choses, annihilant toute agonie. Pour l'heure, elle préférait regarder sans voir, la vie s'enfuir d'elle au travers du liquide rouge dont la tache s'élargissait sur le sol. Natsume la fixa, interdit. Les mots lui manquaient, de même que les émotions se bousculaient dans sa tête. Allait-elle mourir ? Par sa faute ? Parce qu'il n'avait rien fait pour l'en empêcher ? Les larmes lui montèrent aux yeux mais il ne fit rien pour les arrêter. Encore. Il allait encore voir quelqu'un mourir devant ses yeux... Il en avait assez... Doucement, avec une lenteur infinie, il prit délicatement le corps de Saphira dans ses bras, pressant une main contre la plaie, dans le vain espoir de stopper le flot rougeâtre. Très vite, sa main pleine de sang, de même que son pantalon mais il s'en moquait éperduemment. Toute son attention était dirigée vers le visage sans expression de Saphira. Les paupières closes, elle semblait dormir. Sans la pâleur inquiétante de sa figure, ni l'horrible blessure qu'elle avait au ventre, on aurait vraiment pu croire qu'elle se reposait. Mais connaitre l'entière réalité de la situation, ne faisait que rendre encore plus morbide ce genre de pensées. Ne disait-on pas que les morts prenaient souvent l'apparence d'éternels endormis ? Un nouvel hurlement de désespoir et de douleur franchit ses lèvres. Les secours... Ils allaient venir... N'est-ce pas ? Ils devaient venir ! Une fois qu'ils seraient sur place, la jeune femme serait hors de danger. Il devait y croire, s'il flanchait maintenant... Restait l'attente... Insoutenable...

« Ne meurs pas... Je t'en supplie... » murmura t-il du bout des lèvres.

Lorsque les ambulanciers arrivèrent enfin, alertés par l'un des passants qui leur avait expliqué avoir entendu un hurlement provenir d'une ruelle sur le côté, ils trouvèrent Natsume, toujours dans la même position. La quantité de sang les alerta immédiatement de la gravité de la situation et ils s'activèrent aussitôt. Ils séparèrent à grand peine l'étudiant de la jeune serveuse inconsciente. Cette dernière fut mise sur un brancard et transportée vers l'ambulance, restée en dehors de la ruelle. Une fois à l'intérieur, on plaça un masque à oxygène sur son visage afin de la ranimer en douceur. On arrêta l'hémorragie et on lui fit une perfusion à la morphine avant d'éradiquer la douleur de la blessure lorsque la jeune femme reprendrait connaissance. Les ambulanciers hésitaient à la conduire à l'hôpital. L'état du garçon avec lequel, ils avaient découvert la blessée, les inquiétaient. Malgré le sang sur lui, il était en bonne santé mais il restait sur le choc de ce qui venait de se passer. Quoi de plus normal ? Ils ne pouvaient décemment pas le laisser ici mais l'emmener à l'hôpital serait-il une bonne décision ? Avait-il seulement un lien quelconque avec cette jeune femme ? Nul n'aurait su le dire. Ce n'était peut-être qu'un passant ayant découvert le corps par hasard et, dans la panique, avait contacté le samu. Quant à savoir ce qu'une jeune femme pouvait bien faire dans un endroit pareil... Tentative de suicide ? Probablement mais ce n'était pas le moment de se poser des questions. Ils finirent par décider de l'emmener avec eux. Le garçon serait moins vulnérable face à lui-même s'ils le gardaient sous surveillance. Comment savoir de quoi était capable un individu fragile psychologiquement ? Natsume ne leur opposa aucune résistance, se contenant de les suivre. Il ne comprenait pas bien ce qu'ils attendaient de lui mais suivre Saphira lui paraissait être une bonne optique. Il voulait s'assurer de lui-même qu'elle allait mieux. Lorsque le véhicule atteint l'immense bâtiment blanc, ils furent de nouveau séparés et la blessée directement transférée aux urgences. Une aide-soignante prit en charge l'étudiant, s'assurant qu'il allait bien. Celui-ci fit de son mieux pour la convaincre qu'il n'avait pas besoin d'autant d'attention. Les heures défilèrent, pendant lesquelles il patienta parmi les visiteurs dont les proches étaient hospitalisés, prenant régulièrement des nouvelles de Saphira. On lui jetait parfois des regards en biais, à cause du sang qui tâchait ses vêtements mais il les ignorait. Quand enfin, on l'informa que l'état de la jeune femme était stable, qu'elle se reposait à présent dans l'une des nombreuses chambres, il demanda à la voir. Avec un peu d'hésitation, une infirmière l'y conduisit après qu'il eut prétexté être un membre de sa famille. Natsume la découvrit alors, allongée sur un lit suffisamment large pour deux personnes, en partie recouverte d'un drap blanc et s'installa sur une chaise à ses côtés. Les paupières de Saphira étant toujours closes, il attendit patiemment qu'elle revienne à elle. Quelle serait sa réaction en le découvrant ? Aurait-il les réponses à ses questions ?

Message par Invité Lun 7 Jan - 9:35

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Suite à l'hôpital ^^ Celui-ci est clos Wink

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