| par Invité Mar 18 Sep - 21:07
| Mon fiancé était perdu. Je ne m'occupai même pas de la pauvre humaine qui gisait sur le sol, perdu dans les profondeurs de son âme. Les yeux de Néro avaient pris une couleur d'un rouge sang presque effrayant.C'était le regard d'un prédateur, avide de sang, avide de meurtre. L'envie de tuer qui émanait de lui aurait été tétanisante pour n'importe qui d'autre que moi. Sentir ses pulsions faire vibrer l'air était pour moi très enivrant et réveillait dans ma propre personne des envies très meurtrières et sanguinaires. Il avait perdu toute trace, même infime, d'humanité, et sa bestialité avait pris le dessus. Il aurait pu sombrer d'avantage s'il était resté seul, seulement ce n'était pas le cas, et heureusement, sinon il n'y aurait plus d'Avventura sur la carte. Il n'avait pas réellement souhaité s'en prendre à cette pauve marionnette que représentait Miku, mais par amour pour moi, il avait planté ses crocs dans sa chair, goûtant son sang. Il avait sacrifié l'amitié au profit de l'amour, et mes visions l'avaient conforté dans l'idée qu'il avait fait le bon choix. Il luttait, contre tous et contre lui-même, tandis que défilaient les moments de bonheur partagés. Sauf que toute cette histoire l'avait quand même sacrément remué.
Il laissa échappé quelques cris de rage, qui auraient fait frémir n'importe qui. Je le fixai dans les yeux, et je les vis virer, pour redevenir ceux d'un homme normal, sauf qu'il était seulement un vampire, et rien d'autre. Impitoyable joueur, prédateur carnassier, mais à l'apparence banale et plus que trompeuse. Il y dansait toujours une petite flamme qui aurait glacé le sang de quiconque avait un oeil un minimum averti. Des larmes coulèrent sur son visage, mais pas des larmes banales, des larmes de sang, pareilles à celles qui s'étaient échappées de mes propres paupières. Dans le but de les cacher, il enfouit son visage dans mon épaule. Je le serrai dans mes bras, une main caressait ses cheveux de jais. J'étais consciente qu'il ne voulait qu'une chose: oublier tout ça. Le problème, c'est que ça n'allait pas être aussi simple que ça. Et je n'étais pas prête d'oublier la raclée monumentale que j'avais filée à cette greluche de première ! Dans un grand soupir, il se détacha de moi pour s'excuser. L'émotion dans sa voix coupa court à toutes mes réponses.
Je voyais que Néro réfléchissait à ce qui venait de se passer, jettant de temps en temps un coup d'oeil à la pauvre humaine qui était toujours étalée par terre, aux prises avec sa propre conscience. Cette pauvre cruche n'arrivait même plus à se relever. En même temps, vu le coup que je lui avais filé, je comprenais presque. Les changements, s'ils avaient été considérables chez Néro, le seraient certainement tout autant chez l'humaine. Mais bon, je m'en foutais. Qu'elle soit détruite ou qu'elle devienne une sorcière... J'avais envie de dire, l'une serait meilleure que l'autre. Mais bon passons les sarcasmes. Mon oreille m'informa que des voitures de police étaient en route. Le bruit que Néro avait fait avait attiré les flics. Le carnage allait commencer.
-Je te suis.
Je me mis dos à dos à Néro, sortant les crocs, mes yeux virants à une couleur rouge très prononcée. Sortant de leurs véhicules, l'arme au poing, les flics ordonnèrent à Néro de mettre les mains en l'air. Bien entendu, il ne s'éxécuta pas, et j'en fis autant. Quand nous nous avançames, ils firent feu. Les balles eurent pour effet de me ralentir dans ma marche, mes les plaies cicatrisaient déjà. Tandis qu'un bruit lugubre de nuque brisée me parvint, j'envoyais habilement voler l'arme d'un flic en lui brisant le poignet. Je le contournai, passant derrière lui et le vidant de son sang sur le macadam, tandis que le corps s'effondrait. Du sang coulait de mes lèvres jusqu'à mon t-shirt. Ces abrutis allaient regretter d'avoir ainsi débarqué. L'humain qui essait de s'emmêler en appellant des renforts ne fut pas en reste. Une fois les cadavres regroupés dans un coin, je me tournai vers l'humaine, toujours sous le choc. Je l'aggrippai violemment par le col, la soulevant de terre sans même me fatiguer.
-Ok, nous n'avons pas fini de discuter toutes les deux. Tu m'as insultée, à ce que je me souvienne. Tu vas t'excuser sur le champ, ou je t'exécute. Remarque, non, ça te ferait trop plaisir. J'ai une autre solution.
Tenant toujours Miku d'une main ferme, je m'ouvris l'autre poignet avec mes crocs, lui faisant boire mon sang. Je vis alors ses plaies guerrir. Ma voix était un peu transformée et rendue plus macabre par le début de mutation:
-Tu as mon sang dans l'organisme maintenant. Si je te tue, tu seras maudite pour l'éternité. Ca te branche ? Non ? Alors j'attends des excuses claires, nettes et sincères. Vite ! |
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