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Message par Invité Sam 30 Juin - 1:11

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Locus...

L'obscurité m'enveloppait comme un linceul... Du fond des ténèbres surgirent une fois encore des images de flammes. Je sentais de nouveau la chaleur incandescente me lécher les joues, roussir mes cils et sourcils. J'avançais d'un pas sur et déterminer vers ce qui semblait être une clairière en pleine forêt. Une table de bois, une nappe rouge sang, un panier repas, et... une bouche d'égout. Je voyais alors des créatures sans pareil. Un homme préparait le thé de son propre corps tendis qu'une femme se coupait des cheveux pour y incorporer les feuilles sécher en un instant.

« Te voilà enfin! Il ne manquait plus que toi pour chauffer l'eau! » fit l'homme avec un grand sourire.

« Djenna... »

Cette voix... Je la connais... Et qui est cette personne cacher dans l'ombre?
J'avançais, contournant la table, le regard intrigué. Ces êtres sont... comme moi... Mais je ne les connais pas...
Cette silhouette dans le noir venait de porter sa main sur ma joue... Une main douce et chaleureuse à la fois. Une caresse remplie de tendresse...


« Mère?... »

Le vent souffla dégageant les branches et laissant entrer le soleil. Son visage éclairé et baigner de lumière, je pu la reconnaître... Celle que j'avais tuer... Cheilan Lorka...

« Mais... Tu n'ai plus... Je t'ai brûler... et réduit en cendre. »

« Je ne suis pas mal ici. Je peux me montrer sous mon vrai jour sans avoir peur. »

Son vrai jour?... Je ne comprenais pas... Sa voix venait de changer, elle était plus masculine... Sa main était plus humide et grande... Je clignais des yeux un instant un peu confuse... Ce n'était plus ma mère que j'avais en face de moi mais...

« Locus! »

Le cœur battant et essoufflé, je me réveillais de cet étrange rêve... Je n'avais pas bouger... J'étais toujours dans ce cul de sac avec ce qui restait de mon ami... Un tas de cendre que le vent emportait peu à peu. Je pris appuie contre une poubelle, rapprochant mes jambes prêt de mon ventre. Mes bras se placèrent naturellement autour d'elles comme pour me rassurer. Je posais alors mon menton sur mes genoux continuant à regarder le tas de poussière disparaitre peu à peu...

Ce rêve... Ces paroles... Était-ce réel?... J'aimerais les rejoindre... Être en famille...

Mes yeux se remplirent de larmes que je ne pus retenir de rouler sur mon visage. L'espace d'un instant, je cru voir Locus debout devant moi, silencieux. Il était comme transparent et me faisait le signe du ''Au revoir '' de la main avant de tourner les talons et disparaître.

Je ne savais plus quoi penser, croire ou autre... Que se passe-t-il enfin! Je vois des choses, je rêve d'autre monde... Est-ce la fin? Ma peine était grande et profonde mais pourquoi? Pourquoi je ne regrette rien?...

Je regardais maintenant le ciel comme absorbée petit à petit par celui-ci...
Oui... Je crois que j'ai compris... Je n'ai pas de place ici alors... J'arrive...

Message par Invité Sam 30 Juin - 15:07

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Les yeux rubis parcoururent les dernières lignes qui les séparaient de la fin du roman. Natsume acheva sa lecture, réfléchit quelques secondes avant de poser l'ouvrage sur le meuble qui lui faisait office de table de chevet, avant de basculer en arrière. Il s'étala de tout son long sur son lit, les yeux rivés au plafond. Sitôt qu'il était reparti de chez la jeune libraire, le garçon s'était plongé dans la lecture du livre qu'elle lui avait prêté. Son geste l'avait touché et il n'avait pû refuser son présent. L'oeuvre en elle-même lui plaisait beaucoup mais il ne comprenait pas pourquoi elle le lui avait offert. Certes, certaines des questions philosophiques donnaient un sens au combat qu'il menait mais il ne parvenait pas à s'identifier au personnage principal. Si Amarra lui avait conseillé de le lire, c'était pour une raison. Laquelle ? Il avait bien sa petite idée.

"Vivre... Etre heureux... Peut-on concilier ces deux choses ?" pensa t-il à voix haute.

Il n'attendait pas de réponse, qui lui en aurait donné une de toutes manières ? Elisabeth ? Il ne manquait plus ça ! Converser de ses problèmes avec la source de tous ses maux. S'il en arrivait là un jour, plus rien en pourrait le sauver. Natsume grimaça et jeta un oeil par la fenêtre. Il avait perdu la notion du temps, cela faisait un moment qu'il s'était mis à sa lecture, sans voir le temps défiler. On était l'après-midi, l'heure exacte il n'en savait rien. Soudain, il entendit des éclats de voix au-dessus de chez lui. Un fin sourire s'étira sur ses lèvres. 17h. L'heure à laquelle le couple d'au-dessus s'engueulait régulièrement dès que le mari rentrait du boulot. Il étouffa un baillement et s'étira. Qu'allait-il pouvoir faire maintenant ? Etudier ? Il n'en avait pas envie et puis il avait passé ses examens il y a peu de temps, il serait tranquille pour un mois ou deux au moins. Il se redressa sur son séant, laissant son regard dériver sur l'ensemble de l'unique pièce qui constituait son quotidien: un petit bureau, à peine imaginable dans un studio aussi étroit, un meuble où s'entassait ses rares vêtements, la prétendue table de chevet à sa droite et enfin, le lit. Encore aujourd'hui, il se demandait comment il avait réussi à caser tout ça dans cette pièce. Tandis qu'il s'abandonnait dans la contemplation de son espace vital, il ressentit une présence derrière lui. Il réagit immédiatement, bondissant hors du lit, tous les sens en alerte. C'était stupide, il était seul ici. Seul ? Pas tout à fait, il y avait elle. La chose qui hantait ses nuits, transformant son quotidien en cauchemar.

"Elisabeth..." murmura t-il du bout des lèvres avec dégout.

La seule évocation de ce nom, lui évoquait les horreurs passées et les traumatismes qu'elle lui aflligeait en permanence. Récemment, il en avait appris davantage sur son sinistre passé, les meurtres qu'elle avait commis et commandité... Il se retrouvait à présent à craindre quelque chose d'invisible aux yeux au commun des mortels. Comme un enfant, qui redoute l'arrivée du croque-mitaine quand s'installe la nuit. Pas vraiment une comparaison des plus flatteuse. Néanmoins, il devait reconnaitre qu'elle s'approchait de la vérité. Il ne passait pas une nuit sans qu'Elisabeth ne se manifeste et dormir était devenu un enfer. Son seul échappatoire était l'aube. Le jour, il pouvait espérer se reposer. La nuit il se battait contre elle. Parfois il enviait les gens en apparence sans soucis. Il se doutait que tout le monde avait ses problèmes mais comparé au reste du monde, il se considérait plutôt bien fourni en terme de malheurs... Et voilà qu'il se remettait à penser de manière négative. Il allait sortir. Il en avait assez de cohabiter avec le diable. Ce n'était que partie remise mais au moins, il trouverait la paix à l'extérieur, pour quelques heures. Attrapant sa veste au passage, il sortit de chez lui, dévalant les escaliers, pressé comme il l'était de se retrouver à l'air libre. Quand ce fut le cas, il marcha en direction du centre-ville, profitant de l'animation environnante. Son esprit s'apaisa un peu plus à chacun de ses pas. Quelque chose vint lui chatouiller les narines, manquant de peu de le faire éternuer. Il renifla avec plus d'attention.

"Cette odeur ? On dirait... De la cendre ?" s'interrogea t-il.

Il n'avait pas, à sa connaissance, remarqué d'incendie ou de feu lors de sa promenade. D'où ces cendres pouvaient-elles provenir ? Il chercha l'origine de l'odeur, suivant le vent qui les avaient transporté jusqu'à lui. Ses recherches le menèrent à une ruelle, un peu à l'écart de l'avenue principale. Une forme, humaine semblait-il, était prostrée sur le sol, à côté d'un petit tas de cendres. Etrange tableau. Natsume s'approcha de la personne, son soucis de protéger autrui prenant le pas sur son bon sens.

"Hé...Vous allez bien ? Qu'est-ce..." commença t-il avant de s'interrompre.

Des cheveux blancs, rendus gris par l'obscurité de la ruelle. Ses pensées volèrent jusqu'à la jeune femme qu'il avait rencontré dans le parc. Djenna... Non, ça ne pouvait pas être elle. Jamais Djenna ne trainerait dans une ruelle sale comme celle-ci. Mais quand la personne releva lentement la tête vers lui, comme inconsciente de son état, le coeur de l'étudiant manqua un battement. C'était bien elle ! Les mêmes yeux rubis que lui... Sa gorge se fit sèche. Il avait tant souhaité de la revoir, de pouvoir s'expliquer au sujet de cette nuit... Et maintenant qu'il l'avait en face de lui, les mots lui manquaient. Elle semblait tellement irréelle, le dévisageant d'un air hagard, complètement différente de la jeune femme qu'il avait rencontré dans le parc. Natsume était gêné, il ne savait pas trop quoi lui dire mais son état l'inquiéta davantage que sa réaction à son égard lorsqu'elle le reconnaitrait.

"Djenna... Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu es affreusement pâle... Tu te sens bien ?"

Message par Invité Dim 1 Juil - 0:28

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Une nouvelle journée pleine de promesse. Ma cheville allait mieux depuis mon incident à la montagne et je pouvais à nouveau sortir sans boiter comme une bête blessé. Je pouvais même retourner au travail pour dire ! Je reprenais même aujourd'hui comme serveuse pour le service du midi. Je me doutais que ça allait être dur mais j'avais foi en moi et puis j'avais pas non plus le choix. L'immobilité c'est pas mon fort.
Je partis donc au mon travail en tenue de serveuse, jupe noir, chemisier blanc. Je réussis mon service sans trop de mal et tins jusqu'à la fin vers 18h. Je saluais mes collègues et entrepris de me changer dans le minuscule vestiaire, réintégrant une jupe longue blanche et un chemisier court, me donnant l'allure d'une hippie si on en oublier ma chevelure azuré. J'enfilais ma sacoche en bandoulière et ouvrit la porte arrière du magasin, donnant sur un cul-de-sac. Je découvris alors une fille au sol devant ce qui semblait être de la poussière. Je regardais à gauche et à droite cherchant un piège quelconque. Après tout on était en ville alors...
Ne distinguant rien je m'approchais de la fille qui semblait amorphe. J'envisageai alors la possibilité que ce fut une junkie. Elle était dans une position qui m'inquiéta mais je voyais aussi qu'elle allait mal, très mal. Elle ne sembla pas sentir ma présence et marmonnais des choses incompréhensibles, parlant de cendre et prononçant ce qui semblait être un nom. Je lui demandais, hésitante


"ça va ?"


Pas de réaction, pas de réponse, elle semblait partie bien loin et je me reculai. Que faire ? La laisser là ? Non dans son état je craignais le pire. Je regardais à nouveau autour de moi et fit demi tour et rentra dans l'arrière boutique. Je laissais la porte entrouverte et me saisit du téléphone puis pianota le numéro des secours. Je leur fis part de la jeune fille et de l'adresse. Ils me dirent qu'ils arrivaient et je raccrocha et fit un tour pour parler au patron et prendre un truc avant de retourner auprès d'elle. Je vis alors un jeune homme et je me planquai, surprise. Je l'écoutai parler à la jeune fille. Il avait l'air de la connaitre et de ne pas lui vouloir de mal, je sortis donc et le regardai.


"Vous la connaissez ? Je viens d'appeler les secours, ils arrivent. Elle se drogue ? Elle semble mal."


Je venais de bombarder cet inconnu de question tout en m'approchant de la fille. Je tenais un chiffon légèrement humide dans la main. Je me penchais très d'elle et regarda le jeune homme, me rendant compte de mon impolitesse et de mon manque de courtoisie.


"Pardon je m'appelle Miku, j'ai vu cette jeune femme en sortant de mon travail à l'instant."

Je lui fis un léger sourire puis reportais mon attention sur la jeune femme. Je posai alors le petit linge sur sa peau et je la sentis brûlante malgré le linge. Je sursautai. Était-ce une lycane ? La chaleur de sa peau me rappelait celle de Luka mais je ne me rappelais pas qu'elle fut aussi chaude... Pourtant je maintins le linge sur son front, espérant ainsi l'aider.

Message par Invité Dim 1 Juil - 17:45

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Le soleil brillait dans le ciel, perçant par moment les nuages de ses rayons. Je restais ainsi longtemps à les observer sans tenir compte de se qui m'entourait. J'avais l'impression que j'allais m'envoler, ou bien m'évanouir. Mes désirs d'amitié s'évaporèrent aussitôt. La solitude me heurta de plein fouet. Des images indésirables flottèrent devant mes yeux: les visages de Père et Mère, mes amies, partis ailleurs... Je pris une grande bouffé d'air comme si c'était l'une des dernières, et, peu à peu, je repris conscience.

Revenant à la réalité, je me rendis compte que je serrais convulsivement mes jambes douloureuses. Le bruit d'une porte qui claqua me fit légèrement sursauter. Je décrochais peu à peu mes bras et me tournais vers l'origine du bruit. La chair de mes paumes était à vif, ma chute précédente m'avait laisser des séquelles. Je tâtai doucement la peau de mes jambes, puis regardai mes doigts: ils étaient couvert de terre et de sang. Je tressaillis et commençais à frotter les taches sombres sur ma peau, avant de m'apercevoir que certains étaient des bleus.


Mon dieu mais dans quel état je suis... si on me voyait...

Je venais à peine de penser ces mots qu'une voix résonnait à mes oreilles. Elle aussi je la connaissais... Est-ce encore un être mort? Mais qui?
Je balayais cette espace clos du visage et voir mon interlocuteur. Je le vis enfin sur ma gauche, ces cheveux blanc et ce regard de feu. Un frisson parcouru ma nuque. C'était Natsume, oui j'en étais sur.


Il n'est tout de même pas?... Non, impossible pas lui!

Je le dévisageai, bouche bée. Il ne pouvait s'agir que d'une plaisanterie.

« Hé...Vous allez bien? Qu'est-ce... Djenna... Qu'est-ce qui t'es arrivé? Tu es affreusement pâle... Tu te sens bien? »

Ces paroles faisaient encore leur chemin en moi lorsque je pris subitement conscience de mon apparence. Je baissais les yeux, gênée. Un haut-le-coeur me plia en deux, et la bile envahie ma bouche. Je déglutis et tentais de me maitriser. Je n'avais pas envie de l'inquiéter en vomissant. Je ravalais une réplique sarcastique.

« Ce n'est rien... Les joies de la féminité voilà tout. »

Je reportais mon regard dans le sien. Il semblait inquiet de me voir ainsi. Je souris bêtement afin de tenter de le rassurer même si je devais lui mentir. Je regrettais étrangement de m'être emportée contre lui l'autre soir. Et cela par la maladie qui me tuait à petit feu.

« Je m'excuse pour l'autre soir... Je ne voulais pas m'emporter ainsi. »

Au moins, si je partais j'aurai moins de peine et de regrets. Une voix féminine se fit entendre d'un coup. Je concentrais alors mon attention sur la silhouette derrière moi. Sa longue jupe blanche semblait flotter au dessus du sol. Etait-elle réelle? Ces cheveux couleur azur semblait presque irréel. Suis-je en train de rêver?

« Vous la connaissez? Je viens d'appeler les secours, ils arrivent. Elle se drogue? Elle semble mal. Pardon, je m'appelle Miku, j'ai vu cette jeune femme en sortant de mon travail à l'instant. »

Je ne savais pas quoi dire... Elle s'agenouilla devant moi avant de poursuivre. Elle était aux petits soins avec moi. Bien qu'elle eût un peu plus que mon age, elle s'agitait autour de moi comme une grand-mère dévouée. Immédiatement, je désirai devenir son amie. Les amis et les soupirants devaient se presser devant sa porte, pensai-je, attirés par ce havre de chaleur humaine.
Je me sentais ridicule et ne comprenait pas pourquoi elle faisait tout cela. Après tout je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Elle aposa pourtant un linge humide qui me démangeait soudain le front. Le temps d'un instant, une expression assombrit son visage... Mes désirs d'amitié s'évaporèrent aussitôt. La douleur de mon front devenait de plus en plus intense.

Soudain, le visage de mon père mort se matérialisa devant mes yeux, son beau visage déformé par la rage. D'instinct, je reculai et levai le bras pour le repousser. L'image s'effaca, me laissant frémissante d'horreur.

Avec effort, j'essayai de réprimer les souvenirs que l'image de Mr. Lorka avait éveillés. Je revoyais enfin Natsume et Miku. Mais que m'arrive-t-il enfin? L'espace d'un instant, je fus prise de panique.


C'est la fin...

Puis, me rappelant que la mort me délivrerait de cet enfer, je retrouvai mon calme. L'ennuie était que j'avais deux personnes à mes côtés... Qui plus est, je ne comptais pas sur les personnes qui arriveraient prochainement... Pourvu qu'ils ne puissent pas me voir ni faire quelques choses pour moi... Cette sensation étrange de vouloir partir et pourtant de respecter le choix de ces deux êtres me m'étaient dans l'embarra.

« Je ne me drogue pas. Je suis juste dans la mauvaise période... Ça me fait toujours cet effet quand j'ai mes règles. Vous n'auriez pas dû appeler les secours pour si peu. Mais... C'est gentil de votre part de vous être inquiété pour moi. Je vais bien je vous l'assure. »

Le ciel s'assombrit. Je m'inventais un peu comédienne pour ne pas les avoir trop sur le dos... Il fallait qu'ils partent. Je ne voulais pas qu'il me voit mourir... Et je ne voulais pas non plus les contaminer.

« Ça va aller, ne vous inquiétez pas. Retourner donc à vos affaires. Vous n'allez tout de même pas gâcher votre journée en restant planquer ici avec moi? »

Je les regardais tour à tour, cherchant sur eux les premiers signes de la maladie, mais rien. Je leur faisais signe de déguerpir afin qu'ils partent avant qu'il ne soit trop tard...

Message par Invité Lun 2 Juil - 15:29

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L'inquiétude du garçon grandissait à chaque instant. Les symptômes de Djenna lui rappelaient vaguement ceux de des étudiants qui avaient envahi l'infirmerie plusieurs jours auparavant. Il n'avait pas fait immédiatement le rapprochement entre eux et la jeunne femme mais maintenant qu'il y repensait, cela ne le rassura pas. Et s'il s'agissait de cette maladie inconnue dont tous les journaux parlaient ? Celle qui décimait hommes, femmes et enfants sans prévenir. Celle dont on n'avait pas encore trouvé de remède... Il déglutit avec difficultés. Voilà qu'il se mettait à prier pour que Djenna ne soit pas atteinte de cette même maladie. Il ne voulait pas la perdre. Non par égoïsme. Il tenait à elle, même s'il n'aurait pû répondre pourquoi si on lui avait posé la question. Le feeling ? Elle prit pour la première fois la parole. Natsume fronça les sourcils. "Les joies de la féminité" ? Que voulait-elle dire ? Il réfléchit un moment et ayant trouvé sa réponse, il secoua la tête. Elle mentait. Les règles n'avaient pas d'effets aussi... graves non ? Il voulut l'interroger pour connaitre la véritable raison de son état actuel quand elle reprit:

"Je m'excuse pour l'autre soir... Je ne voulais pas m'emporter ainsi."

"Ce...n'est rien. N'y pense plus, explique moi plutôt ce qui te met dans cet état..."

Elle l'avait pris au dépourvu. Voilà qu'elle remettait leur incident sur le tapis. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de parler de ça. Pourquoi fallait-il qu'elle aborde ce sujet ? Essayait-elle de détourner le véritable problème en évoquant ce fameux soir ? Peut-être. Mais Natsume était têtu, si Djenna pensait avoir réussi à faire diversion, elle se trompait lourdement. Maintenant que ses craintes étaient ancrées en lui, il ne la laisserait pas ainsi. Il chercha vainement quelque chose à ajouter pour la faire avouer quand il entendit une voix féminine venir de sa droite. Il releva la tête, apercevant une jeune femme d'environ leur âge. Son regard fut d'abord attiré par ses cheveux, dont la couleur paraissait irréelle. Elle lui parla mais il n'écouta qu'à moitié. Quand enfin, il parvint à se détacher son regard de sa chevelure azur, il lui répondit maladroitement.

"Merci à vous d'avoir appelé les secours."

Il marqua une pause, ne sachant pas vraiment comment expliquer sa relation avec la jeune femme. Lui raconter qu'ils s'étaient rencontrés dans un parc quelques jours auparavant avant de se séparer froidement, n'était pas la meilleure solution et il n'avait pas le temps de s'attarder sur les détails. Il opta pour une réponse simpliste, un peu mensongère dans le fond mais avec laquelle il espérait convaincre la nouvelle venue.

"Oui, nous allons à la même université. Je m'appelle Natsume."

Miku sembla comprendre notre situation. Et même si ce n'était pas le cas, elle ne posa pas de questions embarrassantes. Elle se contenta de devancer les secours en appliquant un linge froid sur le front de Djenna. Cela ne parut pas la satisfaire, son visage s'assombrit au contact humide et elle repoussa le geste de la jeune femme à la chevelure azur. Même son comportement était inhabituel. L'étudiant pensa qu'il n'était certainement pas le mieux placé pour la connaitre, après tout, il ne l'avait cotôyé que quelques heures mais elle ne lui avait pas parut violente ou désagréable envers autrui. Etait-ce un effet secondaire de la maladie ?

"Je ne me drogue pas...
... Je vais bien je vous l'assure."



"Non tu ne vas pas bien du tout..." songea le jeune homme, l'air toujours préoccupé par l'état de son amie.

Car oui, il la considérait comme telle, malgré ce qui s'était passé entre eux. Djenna, ignorante de ses pensées, poursuivit son sombre monologue comme déconnectée de la réalité. Ses mots étaient durs, ils n'étaient pas ceux d'une personne qui, dans un tel état, aurait souhaité de l'aide. Mais de toutes évidences, elle en avait besoin, qu'elle le veuille ou non. Gâcher nos journées ? Ces dernières s'achevaient, il ne restait plus grand chose à gâcher mais Natsume se garda bien d'en informer la malade. A son tour, il porta la main sur elle, posant doucement sa paume contre son front. Elle était... Non, brûlante était trop faible pour décrire la chaleur qui se dégageait de son corps. Elle semblait... Incandescente ? C'était du délire ! Il se tourna vers la jeune femme prénommée Miku, l'air grave.

"Excusez-moi, quand avez-vous contacté les secours ? Son état est plus grave que je ne le supposais, là touchez son front."

Joignant le geste à la parole, il posa la main de son interlocutrice sur la peau brûlante de la malade, guettant une réaction de sa part. De son autre main, il lui désigna l'allée obscure. Il n'avait pas le courage de lui confier ses craintes au sujet de ce que couvait la jeune femme. Il craignait de la faire paniquer, après tout, on ne connaissait absolument rien de l'épidémie en question, qui sait s'ils ne risquaient pas leurs propres vies en ce moment même ?

"Nous devons la conduire près de l'avenue, les secours nous localiseront plus vite et surtout, ils pourront la prendre en charge plus rapidement."

Message par Invité Jeu 5 Juil - 20:52

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Je vis le visage de la jeune femme changeai du tout au tout et elle me repoussa froidement comme si ce contact avec moi lui faisait horreur. Je frémis de peur, craintive mais garda position auprès d'elle, figée plus qu'autre chose. Elle semblait perdre contact avec la réalité comme si elle ne m'avait pas reconnue... enfin le pouvait-elle vraiment au fond ? Après tout elles ne me connaissaient pas... Je jetais un rapide coup d'oeil au jeune homme et je le vis aussi surpris que moi. J'en déduisit alors que ce n'était pas dans la nature de la jeune fille. Je pris donc la parole naturellement :

"Je ne sais pas si les règles sont aussi violentes que ça mais les miennes non. Et si elles sont au point de vous isoler dans l'ombre et de vous mettre dans un tel état je doute que ce soit aussi bien que vous le dites pour vous mademoiselle."

La jeune homme fit alors un geste vers la jeune femme et me demanda de faire de même. Je m'exécutai et je compris alors la gravité de la situation. Je lui pris son poignet et tâtai son pouls comme je l'avais appris en premiers secours. Mon visage s'assombrit. Il était trop lent, trop variable. Je n'aimais pas ça, pas ça du tout !

"Un front brûlant et un pouls aussi inquiétant, je suis désolée mais ce n'est en rien vos règles et je crois qu'au contraire les secours ne seront pas de trop Djenna c'est ça ?"

Je me relevai en la regardant, retroussant mes manches. Je lançais un regard au jeune homme et hochai la tête pour lui faire signe que j'étais prête. Je m'approchais de la jeune fille et lui passai un bras derrière ma nuque. Malgré mes vêtements je sentais la chaleur de son corps, un vrai feu ardent dit donc ! Je mis mon bras dans son dos et saisit sa taille puis j'attendis que son camarade en fit autant puis on la souleva tous les deux, la maintenant debout pour ne pas dire la portant vu son état de faiblesse. Elle sembla vouloir se défendre et se plaindre mais je n'en fis fi et je commençai à avancer lentement en prenant soin de ne pas tomber.
On la conduisit dans la ruelle attenante et on la fit assoir sur des marches d'entrée. Il y avait presque personne dehors au vue de l'heure et je fis signe au gens de s'éloigner d'elle, me disant qu'elle avait peut être une maladie contagieuse. Je revins alors près d'elle et pris sa main, espérant qu'elle ne me repousse pas puis je pris la parole. Je ne savais si elle apprécierais le geste mais d'une autre part j'avouai que dans le cas présent je n'y avais même pas pensé.


"Maintenant on va attendre les secours. Je sais que vous n'allez pas bien mais je vous demanderais de ne pas dormir. Je vais vous posez quelques questions. Depuis combien de temps vous sentez-vous mal ? Ou avez-vous mal ? Désirez-vous boire quelque chose"

Je la regardais continuant de lui poser d'autres questions, attendant qu'elle me réponde. J'essayais de faire en sorte qu'elle ne perde pas connaissance même si elle ne semblait attendre que ça. Je regardais aussi le jeune homme puis lui fis signe de me donner sa main. Je la posais dans celle à Djenna avant de me lever et lui murmura :


"Je vais voir au bar s'ils n'ont pas des glaçons pour votre amie et d'autres choses, veuillez sur elle et continuez de lui parler, il ne faut pas qu'elle s'endorme."

Je partis une nouvelle fois, confiant la jeune femme au garçon. Je sentais que ce "Natsume" appréciait la belle aux cheveux blancs. Je lui faisait donc confiance. Je rentrais et demanda au barman s'il était possible avoir une poche de glace et un peu de boisson au cas où. Il hocha la tête et me fournit ce qu'il me fallut. Je le payais rapidement puis m'en retournais auprès d'eux en espérant que cette fois la demoiselle ne me repousse pas. Je pris à nouveau place mais cette fois face à elle afin d'attirer son attention et lui posais la question avant. Je voulais savoir si elle avait envie que je fasse un peu baisser sa fièvre avec la glace et je lui montrais aussi les bouteilles que j'avais prise. Après tout je préférais éviter un nouvel excès de gestes brusques...


Spoiler:

Message par Invité Lun 9 Juil - 23:09

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Je n'avais de cesse de les observer et de lutter contre moi même. Je me sentais déjà repartir je ne sais ou...

Partez... Partez!... Bandes d'idiots...

Comment faire pour qu'ils partent bon sang!!! Je ne veux pas qu'ils me voient ainsi! Je ne veux pas les rendre malades! Pourquoi tout était-il si compliqué? Pourquoi passais-je mon temps à douter, à comparer les solutions, à chercher des failles dans mes raisonnements? Si seulement je pouvais revenir à l'époque où un mauvais choix ne risquait pas de coûter la vie des autres!

Pardon Locus...

« Je ne sais pas si les règles sont aussi violentes que ça mais les miennes non. Et si elles sont au point de vous isoler dans l'ombre et de vous mettre dans un tel état je doute que ce soit aussi que vous le dites pour vous mademoiselle. »

« Excusez-moi, quand avez-vous contacté les secours? Son état est plus grave que je ne le supposais, là touchez son front. »

Ils ne savent pas le danger qu'ils courent en restant à mes côtés... D'autant plus s'ils continuent à me toucher ainsi! Des picotements parcoururent mon poignet, des points noirs dansèrent devant mes yeux. Je me rendis compte que j'avais cessé de respirer. Tout ce mis à tourner comme un mouvement de houle qui vous emporte.

« Un front brûlant et un pouls aussi inquiétant, je suis désolée mais ce n'est en rien vos règles et je crois qu'au contraire les secours ne seront pas de trop Djenna c'est ça? »

« Nous devons la conduire près de l'avenue, les secours nous localiseront plus vite et surtout, ils pourront la prendre en charge plus rapidement. »

Et voilà... Mon excuse ne valait déjà plus rien... Je suis vraiment dans de beaux draps...

De petits esprits malveillants se matérialisèrent autour de moi en me pinçant et en ricanant. J'aperçus alors, sur le corps même de Miku, la tête de Citrine. Ces yeux d'or me fixaient avec envie. C'était un regard acéré, oppressant, qui me cloua sur place. La peur m'envahit comme ce jour ou je la vis couverte de sang. J'essayai de la repousser, mais elle me retenait de sa poigne puissante. J'étais trop faible pour la retenir et elle me trainait je ne sais ou... Probablement dans un endroit sombre pour pouvoir se venger de la dernière fois. Je cherchais Natsume du regard mais... Mais pourquoi il l'aide!

« Lâchez moi!!! Naaannn! Naaaannnn pitié! Aidez moi, s'il vous plait!!! »

Personne n'avait daigné m'aider ou me répondre... Lorsqu'ils me lâchèrent enfin, la voix de la louve heurta mes tempes et s'infiltra dans ma conscience. Je ne savais pas pourquoi mais je n'entendais pas tout... Comme une bande son coupée par endroit... Ou remanié...

« Maintenant on va attendre les renforts. Je sais... mais je vous demanderais de ne pas dormir... avez-vous mal?...  »

La terreur m'insuffla la force de me mettre sur les genoux. Je me tournai cherchant de l'aide, du secours. Elle riait de sa voix rauque avant de sourire de plaisir. Elle veut ma vie et rien ne l'arrêtera. Je paniquais. En reculant je heurtais des jambes. Je m'y agrippais fermement espérant implorer de l'aide. Son pantalon ressemblait étrangement à celui que Natsume portait mais, son visage était en fait celui de cette femme sorcière. Cette fille de joie que j'avais laisser avec Locus. Je reculais prestement, effrayer. Les deux sont sur moi et je suis coincé dans des escaliers. Je me redressais maladroitement cherchant une issue et fus aussitôt prise d'un violent haut-le-coeur. Je m'accrochais à la rambarde quelques instants, le temps que mon estomac s'apaise. Puis je m'appuyais contre le mur d'en face en me demandant si je pouvais me fier à mes yeux et mes oreilles. Etait-ce une hallucination? Je ne parvenais pas à réfléchir sérieusement; mon cerveau s'était ramolli, et j'étais assaillie par des nausées et des vertiges.

Mon imagination s'emballa; Citrine avait profiter de mon malaise pour ramener deux objets que je ne distinguait pas vraiment. Elle me parlait en se délectant de ma peur... Un frisson glacé parcourut ma colonne vertébrale lorsque je vis une poche rempli de glaçon apparaître dans la main de l'une d'elle.


« Vous préférez la glace? Ou l'eau? »

J'étais choquée... Comment peut-on être aussi cruelle?... Elles veulent me torturer!

« ..Non! Pitié! Je parlerais!!! Je vous dirais ce que vous voudrez! Mais épargnez moi çà... »

Je regardais la poche et la bouteille à tour de rôle, effrayée par ces objets de torture... Que me veuilles-t-il enfin? Pourquoi moi? Qu'ai-je fais? Je regrettais d'être encore en vie...
Je détournais la tête et vit que l'un des barreaux de l'escalier était rouillé et brisé. Une idée folle me vint à l'esprit et je me mis alors à sourire. Un sourire fou suivit d'un rire sans pareil.


«  Héhéhé! Torturez moi comme vous voulez héhéhé, je mourrai avant! Mais... Huhuhu pas de vos mains! »

Je penchais la tête sur mon épaule gauche et me planta le bras volontairement dans cette magnifique pointe. Je ne sentais rien, pas même la douleur. Je retirais alors mon bras avec peine, le sang giclant sur le sol. J'approchais mon bras percée vers mon visage. L'afflux sanguin me sautait à la figure mais je n'en fis rien, en dehors de rire faiblement... Je m'apprêtais à recommencer mais je ne voyais déjà presque plus rien... Je me senti alors tomber et dévaler les marches sans réagir. J'allais être délivré...

Message par Invité Mer 11 Juil - 16:23

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Devant la gravité de la situation, la jeune femme et l'étudiant se mirent d'accord sur un signe de tête pour déplacer la malade. Sans doute n'était-ce pas la meilleure des choses à faire que de déplacer une personne souffrante mais Natsume ne supportait plus de la voir dans un état pareil. Il n'espérait qu'une chose: que les secours arrivent le plus vite possible. Alors qu'ils transportaient Djenna en veillant à ne pas perdre l'équilibre ou à la perturber davantage, voici que cette dernière se mettait à hurler des paroles sans queue, ni tête. "Lâchez-moi" ? "Aidez-moi" ? Mais que voulait-elle au juste ? Le jeune homme ne comprenait plus rien. Tout comme Miku, il pouvait sentir la chaleur anormalement élevée qui émanait de la malade. Il était clair qu'elle avait de la fièvre, beaucoup de fièvre, au point de délirer totalement. Lorsque la jeune femme à la chevelure azur les abandonna un instant pour aller chercher de quoi refroidir Djenna, l'étudiant serra la main de son amie dans la sienne. Malgré sa température, il pouvait sentir des tremblements agiter sa peaume. Djenna était secouée de spasmes, il fallait agir au plus vite. Il essaya de capter son regard mais elle évitait soigneusement son regard. Le détestait-elle toujours ? Pourtant elle s'était excusée... Natsume se mordit la lèvre. Ce n'était pas le moment de penser à ça ! Ils en reparleraient plus tard, à tête reposée, quand elle serait hors de danger. Si toutefois, elle acceptait de lui reparler en face-à-face... La malade s'agita de plus belle, comme si elle cherchait à fuir quelque chose. Le jeune homme appliqua fermement ses mains sur ses épaules, l'obligeant à lui faire face.

"Djenna je t'en supplie, calme toi." lui ordonna t-il calmement.

Il avait dissimulé son inquiétude à son sujet, sa voix paraissait aussi posée que si il lui avait demandé l'heure. Mais cela, loin d'apaiser son amie, la fit se reculer, effrayée. Natsume la dévisagea incrédule. Pourquoi le fixait-elle avec autant de crainte dans le regard ? Etait-ce...à cause d'Elisabeth ? Après ce qu'il lui avait dit, il était normal qu'elle se méfiait de lui mais son comportement ne coincidait pas avec les propos qu'elle avait tenu un peu plus tôt. Que se passait-il dans sa tête ? Il aurait donné cher pour le savoir. Miku revint finalement avec de la glace et des bouteilles fraiches. Le jeune homme voulut la remercier pour l'attention qu'elle portait à Djenna. Mais cette dernière ne lui en laissa pas le temps. A la vue des glaçons et des bouteilles, elle trembla de plus belle, les yeux exorbités de terreur.

"..Non! Pitié! Je parlerais!!! Je vous dirais ce que vous voudrez! Mais épargnez moi ça..." s'écria t-elle d'une voix étranglée.

Hein ?? Choqué, l'étudiant ne réagit pas tout de suite. Il se tourna vers Miku, interloqué. Elle semblait aussi surprise que lui. Visiblement, elle n'avait pas prévu une telle réaction de la part de Djenna. Son regard de braise descendit jusqu'aux glaçons qu'elle tenait puis revint vers la malade. Mais bon sang ! Qu'est-ce qui lui prenait ? Jamais ils ne l'avaient menacé, elle nageait en plein délire ! En quoi un peu d'eau et des glaçons étaient dangereux ? Il préféra ne pas toucher une nouvelle fois son amie, de crainte d'aggraver la terreur qui l'avait saisie et s'adressa à la jeune femme à la chevelure azur sur un ton peiné.

"Ce n'est pas la peine, elle...."

"Héhéhé! Torturez moi comme vous voulez héhéhé, je mourrai avant! Mais... Huhuhu pas de vos mains!"

Djenna laissa échapper un rire qui lui glaça le sang. Un rire qui ne ressemblait en rien à celui qu'il avait entendu lorsqu'il l'avait rencontré dans le parc. C'était celui d'une hystérique, d'une folle en plein délire. Ses mots le paralysèrent. Pourquoi... Il ne voulait pas qu'elle meurt ! Pourquoi fallait-il qu'elle lui reproche tout ça ?! Cela l'abattit et il songea à abandonner tous espoirs de lui reparler normalement un jour. Plus rien n'était pareil. Il était certain qu'elle le détestait. L'espace d'un instant, il avait cessé de la surveiller pour s'adresser à l'autre jeune femme. Mais lorsqu'il reporta son regard sur la malade, s'attendant à la découvrir prostrée au même endroit, cette dernière s'était redressée, comme prise d'une envie subite. Il l'observa, ne sachant plus s'il devait ou non l'interpeller quand il la vit se rapprocher dangereusement d'un barreau rouillé, dont le bout prenait la forme d'une pointe aiguisée.

"Djenna qu'est-ce que tu....?" commença t-il, ignorant totalement les projets suicidaires de son amie.

Sans prévenir, elle plongea son bras presque entièrement dans ce pieu de fortune. Son visage n'exprima aucune douleur. Pour les quelques patients qui marchaient tranquillement non loin de là, ce fut le choc. Plusieurs femmes hurlèrent d'horreur, s'empressant de cacher le visage de leurs enfants. Des hommes jurèrent sans pour autant intervenir auprès de la blessée. Natsume n'entendit pas tout cela. Son attention horrifiée restait fixée sur le bras en sang de la jeune femme. Seul l'écho lointain d'une poche de glaçons, accompagnée de bouteilles heurtant le sol l'atteignit. Tout ce sang... C'était horrible... Djenna... Pourquoi... ?? La voix de Miku le tira de sa stupeur. Elle lui criait quelque chose en désignant la malade. Et il comprit. Il la vit vasciller dangeureusement en direction des escaliers, perdre l'équilibre et... NON !
L'adréaline surgit instantanément et il bondit vers son amie. Si elle tombait, elle... Il devait la rattraper coûte que coûte !Dans les quelques secondes qui le séparaient d'elle, il vit se défiler toutes les réactions possibles de Djenna. Elle pourrait aussi bien le repousser, le frapper, l'insulter ou pire encore. Cela n'avait plus la moindre importance. A cet instant, il voulait qu'elle vive et il la sauverait ! Qu'importe si cela ruinait leur relation pour toujours ! Il se jeta sur elle, attrapant son bras non blessé, s'efforçant de la ramener vers la terre ferme. Malheureusement, il avait négligé son élan et il bascula dans le vide avec elle. Cela lui arracha un sourire sarcastique.

"Bah. Ce n'est pas comme si je n'étais pas préparé à cette éventualité..." pensa t-il avec ironie.

Leur chute promettait d'être douloureuse. Plaçant Djenna devant lui, il l'entoura de ses bras pour la protéger de son mieux. Son sang tâcha ses vêtements mais il s'en moquait. Comment aurait-il pû s'en soucier de toutes façons ? Il allait peut-être mourir ici, en essayant de sauver une personne chère devenue folle et qui le détestait probablement à présent. Ils s'écrasèrent tous les deux en bas des escaliers sous les exclamations des badauds impuissants devant la scène qui se déroulait sous leurs yeux. La douleur laissa échapper un grognement à l'étudiant. Elle se répandait dans tout son corps, depuis le dos jusqu'à son crâne. Il se demanda s'il était toujours vivant ? A priori oui... Il pouvait sentir une pression sur son ventre. Le garçon dut faire un effort colossal pour redresser la tête. Djenna était toujours contre lui, elle semblait avoir perdu conscience du fait de sa fièvre, combinée à la perte de sang importante à cause de sa blessure. Soulagé de lui avoir éviter une mauvaise chute, il reposa sa tête contre le sol. Il avait mal. Et elle ? Souffrait-elle autant que lui ? Peut-être même plus... ? Il entendit vaguement une sirène au loin. Les secours ? Il était temps... Juste avant de perdre conscience à son tour, il rapprocha ses lèvres de l'oreille de la jeune femme.

"Peu importe le passé... Tu dois vivre, Djenna...." murmura t-il.



Spoiler:

Message par Invité Ven 13 Juil - 18:07

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Qui aurait pu deviner ce qui allait se passer par mon geste pourtant si anodin ? Dieu ? Le destin ? Je l'ignore mais ce que j'en sais c'est que mon geste aurait pu la tuer alors pardon...

Je voyais que la jeune fille devenait de plus en plus mal au point, il me semblait qu'elle perdait pied avec la réalité, se débattant contre moi et son jeune compagnon. Je ne savais comment la soulager et je me dis que de l'eau ou de la glace la soulagerait. C'est donc ce que j'allais chercher. Pourtant quand je revins et que je lui parlai, je me heurtai à une folle qui semblait croire que nous voulions sa mort voir même pire, sa souffrance. Je me reculai, apeurée par ses réactions excessives. Le visage de son ami se tourna vers lui et je compris qu'il était aussi déconcerté que moi. Elle se mit à rire, perdue dans sa propre folie et je craignis qu'elle devienne violente pourtant je ne savais que faire. Si elle tentait de s'en prendre à nous, je savais pertinemment que je ne pourrais me défendre. Je sentais déjà que la peur me clouait sur place mais le pire restait à venir.
Elle se leva hésitante puis s'avança vers les barreaux et je n'osais dire mot, la laissant agir. Natsume tenta de parler mais il se tut quand il vit la scène qui me fit crier d'effroi. La jeune femme se planta un des barreaux dans le bras avec une force que je n'aurais cru capable dans son état et du sang gicla, éclaboussant la scène comme une fontaine. Mon visage devint aussi pâle que la mort et soudain je la vis retirer son bras, heureuse de son geste puis lentement elle bascula. Je poussais un cri en comprenant ce qui allait se passer mais je ne pus bouger. Trop de sang, trop de souvenirs en moi. Je tombai à genoux, figée alors que son ami bondissait à son secours.
Tout sembla fondre lentement dans le temps je le vis s'emparer de la jeune femme et de l'enlacer de ses bras, la protégeant de la chute. Le sang de la jeune fille se répandait sur lui mais je ne le vis pas. Ils dévalèrent l'escalier sous le regard des gens choqués et de moi même. Plus de son, plus rien que eux, allant vers la mort.
Enfin ils touchèrent le sol et soudain j'entendis à nouveau. Cri, hurlements, éclats de voix, voiture, klaxonne, sirène. Je réagis alors tandis qu'autour de nous la foule se masser, avide de se spectacle horrible. Je sentis des bras le soulever sans que je ne me débatte, trop secouée par tout ça. On me parla, je ne compris pas, je les regardais, étendu et je ne cessai de dire.


"tout ce sang, regardez tout ce sang, il y en a tant, tout ce sang... trop de sang"


Je pleurai sans m'en rendre compte et l'on me poussa vers un véhicule mais je me débattais désormais, voulant retourner auprès d'eux. Je leurs disais que ce n'était pas moi qui allait mal mais eux. Qu'il fallait agir maintenant sinon ils allaient... il allaient.... Je poussai un cri et me laissai aller à pleurer dans ses bras inconnus. Non pas de nouvelles pertes, pas encore. Je ne voulais pas, ils devaient vivre. Je ne savais pourquoi mais il le fallait ! On me serra, me rassurant qu'ils étaient pris en charge et conduit l’hôpital et qu'il serait bientôt remis. On me conduisit alors à une voiture et je fus aussi emmenée mais j'étais alors bien loin de là où je me trouvais. Mon esprit, lui était auprès d'eux deux et il priais pour qu'ils s'en sortent indemnes.


Spoiler:

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